Des champignons utiles à la dégradation de produits chimiques dangereux

Les services écologiques ou services écosystémiques sont des processus naturels qui rendent de nombreux services aux populations humaines sans qu’elles aient à agir pour les obtenir. Les champignons, par exemple, pourraient être plus largement utilisés qu’ils ne le sont actuellement pour ce type de service dans les technologies environnementales. « Leur énorme potentiel est à ce jour relativement peu exploité », signalent les chercheurs du Centre Helmholtz de recherche environnementale (UFZ) de Leipzig dans la revue « Nature Reviews Microbiology » [1]. Bien que les champignons constituent jusqu’à 75% de la biomasse microbienne des sols et sont abondants dans les eaux, ils ne sont jusqu’à aujourd’hui, guère mis à profit dans l’assainissement biologique des sites contaminés.

 

Du point de vue de la recherche, les champignons pourraient donc être des éléments centraux des nouvelles biotechnologies. Entre autres choses, ils interviendraient dans le nettoyage de l’air, des eaux et des sols pollués. Jusqu’à présent, les résultats se sont révélés modestes, puisque l’écologie par les champignons n’a été que très peu prise en considération. En effet, les avantages réels des champignons, tels que leur importante capacité de dégradation ou d’adaptation naturelle à des habitats particuliers, sont encore trop souvent négligés. La plupart des champignons efficaces dans la dégradation des polluants appartiennent aux embranchements des ascomycètes (Ascomycota) et des basidiomycètes (Basidiomycota), néanmoins d’autres souches sont encore aujourd’hui à découvrir.

 

Dans le passé, les microbiologistes de l’UFZ avaient déjà révélé que le mycélium, c’est-à-dire l’appareil végétatif des champignons, jouait un rôle important dans la dissémination des bactéries dans les sols. Les bactéries utilisent le mycélium du champignon comme une sorte de réseau routier à travers lequel elles peuvent circuler. Aujourd’hui, les chercheurs de l’UFZ se lancent dans l’intégration des champignons dans les techniques environnementales. Hauke Harm de l’UFZ déclare « qu’il y a des raisons financières, écologiques et juridiques importantes de mieux comprendre la vie des champignons », et ainsi de commencer à les utiliser dans les technologies environnementales. Les technologies d’assainissement biologique offrent beaucoup d’avantages par rapport à des procédures physiques ou chimiques, qui sont grandes consommatrices d’énergie et techniquement coûteuses.

 

Pour en savoir plus, contacts :

  • Prof. Hauke Harms, Directeur du département microbiologie environnementale – Centre Helmholtz de recherche environnementale (UFZ), Leipzig – tél. : 0033 341-235-1260 – email : hauke.harms@ufz.de

Source :

« Ungenutzte Möglichkeiten: Pilze könnten künftig viel öfter gegen gefährliche Chemikalien eingesetzt werden », communiqué de presse du Centre Helmholtz de recherche environnementale (UFZ) – 24/03/11 – http://www.ufz.de/index.php?de=21340

Rédacteur :

Myrina Meunier, myrina.meunier@diplomatie.gouv.fr