Production d’anticorps dans des plantes : le prix « Technologie au service de l’Homme » 2011

Jürgen Drossard, Thomas Rademacher et Stefan Schillberg de l’Institut Frauenhofer de biologie moléculaire et d’écologie appliquée (IME) [1] d’Aix-la-Chapelle (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) ont réussi, en collaboration avec Wiltrud Treffenfeldt de Dow AgroSciences [2] et Uwe Gottschalk de Sartorius Stedim Biotech S.A. [3], à produire des anticorps anti-VIH à l’intérieur de plants de tabac et ont développé tout le procédé d’extraction associé. Ils ont, pour cette invention, reçu le prix « Technologie au service de l’Homme 2011 » de la société Fraunhofer. Des vidéos explicatives de leurs recherches ont été tournées à cette occasion [4].

 

Les plantes sont adaptées à la production de molécules complexes telles que les anticorps, qui ne sont pas synthétisables chimiquement. Ces protéines peuvent ainsi être produites en grande quantité et à coûts réduits. Il est possible de les faire synthétiser par des animaux mais les plantes ont l’avantage de grandir plus rapidement, d’être plus simples d’entretien et plus facilement protégeables contre les agressions extérieures (infections, intempéries…). Le tabac a été choisi par les chercheurs car il est facile d’y insérer un nouveau gène, il produit rapidement beaucoup de biomasse et une grande quantité de molécule peut ainsi être obtenue.

 

Les conditions de production et d’extraction sont d’une exigence très élevée. En effet, pour que le produit final puisse être utilisé en tant que médicament, les plantes doivent être isolées de toute influence extérieure et être cultivée dans des conditions très précises.

 

Les chercheurs ont aussi développé un appareil ainsi qu’un procédé d’extraction adaptés à leur production. Le médicament doit être au final indemne de toute impureté. L’ensemble du procédé de production a été inspecté avec succès par les autorités de contrôle et d’homologation. « Nous voulions montrer qu’il est possible de fabriquer des produits biopharmaceutiques utilisables lors d’essais cliniques. » explique Stefan Schillberg. L’équipe est maintenant proche de remporter son pari : si les contrôles effectués actuellement sont positifs, les anticorps produits seront certifiés aptes à être introduits dans des essais cliniques. Ils pourraient alors être utilisés en gel vaginal protégeant les femmes contre une infection par le VIH.

 

Les chercheurs travaillent à présent à la production d’un vaccin contre la malaria dans les plantes.

 

Pour en savoir plus, contacts :

  • [1] Site internet de l’Institut Fraunhofer IME (en anglais) : http://www.ime.fraunhofer.de/EN/index.jsp
  • [2] Site internet de la société Dow AgroSciences : http://www.dowagro.com/fr/
  • [3] Site internet de la société Sartorius Stedim Biotech S.A. : http://www.sartorius-stedim.com/index.php?id=4387
  • [4] Vidéos explicatives des recherches (en allemand) (http://www.frauenhofer.de) :
    • Format WMV : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/3GXH7
    • Format MOV : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/QNDOR

 

  • Dr. Stefan Schillberg – Fraunhofer de biologie moléculaire et d’écologie appliquée (IME), Division biologie moléculaire, biotechnologie des plantes, Forckenbeckstr. 6, 52074 Aachen – tél. : +49 241 6085-11050 – email : stefan.schillberg@ime.fraunhofer.de – http://www.ime.fraunhofer.de/EN/mb/mf/molecular_farming.jsp

Source :

« Medikamente aus Pflanzen », communiqué de presse de la société Fraunhofer – 05/11 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/jbfFI

Rédacteur :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr