Un nouvel outil pour les thérapies géniques

Le transfert de gènes est une technique prometteuse pour traiter les maladies génétiques et les cancers. Il consiste à faire pénétrer des gènes dans les cellules d’un individu pour, dans le cadre de la thérapie génique, traiter une maladie, en remplaçant un gène défectueux ou en surexprimant une protéine qui aurait un effet thérapeutique.

Des chercheurs de l’Institut Paul-Ehrlich (PEI, Hesse), en partenariat avec leurs collègues de l’Université de Cologne (Rhénanie du Nord-Westphalie) et de l’Université de Zurich (Suisse), ont développé des vecteurs de thérapie génique, c’est-à-dire des véhicules transportant un gène, ciblant dans l’organisme des types cellulaires d’intérêt. Le transfert génétique effectué par ces vecteurs est très sélectif.

Les chercheurs ont utilisés comme vecteur un virus adéno-associé (AAV). Les AAV sont des virus à ADN de petite taille, non pathogènes, et très prometteurs en tant que vecteurs viraux pour la thérapie génique. Le seul médicament de thérapie génique autorisée actuellement en Europe (pour le traitement d’une maladie métabolique rare) est basé sur un vecteur AAV.

 

Les chercheurs ont modifié l’AAV afin de l’empêcher de se lier à ses récepteurs naturels, et de pénétrer dans ses nombreuses cellules cibles naturelles. Puis, ils ont développé des structures spécifiques de types cellulaires présentant un intérêt pour la thérapie, et ont lié ces structures à la surface du vecteur modifié. Le vecteur AAV peut ainsi se fixer spécifiquement sur les cellules cibles et s’y introduire. Les chercheurs ont utilisé trois types de structures spécifiques, respectivement :
– d’un antigène tumoral jouant un rôle dans le cancer du sein (Her2/neu) ;
– d’une protéine de surface des cellules épithéliales (EpCAM) ;
– d’un marqueur de certaines cellules immunitaires (CD4, protéine présente notamment à la surface de certains lymphocytes).

 

Chez la souris, le vecteur spécifique de Her2/neu cible 80% des métastases après une seule injection. Ce vecteur, lorsqu’il introduit dans les cellules tumorales un gène entraînant la mort cellulaire, est plus efficace que des médicaments contre le cancer chez la souris (meilleur taux de survie des souris).

Le vecteur spécifique de EpCAM permet de détecter de manière très sensible les cellules tumorales dans le sang humain. Le vecteur spécifique de CD4 a également atteint son objectif : il ne se lie qu’aux lymphocytes portant la protéine CD4. Ce vecteur est ainsi un outil prometteur, tant pour la recherche fondamentale que pour le développement des thérapies géniques.

 

Pour en savoir plus, contacts :

Dr Susanne Stöcker – Service de presse, PEI – tél. : +49 6103 77 1030 – email : Presse@pei.de

Sources :

« Prazisionsgenfahren für gezieltes Ansteuern von therapie relevanten Zellen nach Injektion ins Blut », communiqué de presse du PEI – 10/02/2015 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/M3GLI

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