Une alternative aux essais sur les animaux pour déterminer la toxicité des substances

Le Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture et de la protection du consommateur (BMELV), en partenariat avec l’Institut fédéral d’évaluation des risques (BfR), a remis à Ralf Herwig le 31ème prix de la recherche pour la protection des animaux. Ce chercheur, issu de l’Institut de génétique moléculaire Max-Planck à Berlin, est récompensé pour ses travaux ouvrant la voie à un nouveau modèle de détermination de la toxicité des substances chimiques dans le foie, ce procédé pouvant se substituer aux essais sur les animaux.

 
Par l’intermédiaire du programme REACH [1], l’Union européenne souhaite limiter l’utilisation de certaines substances dans l’alimentation ou les matières premières, et ainsi améliorer la protection du consommateur. Actuellement, les études sur les animaux qui permettent la détermination du pouvoir cancérigène ou génotoxique d’une substance requièrent deux ans. En collaboration avec l’entreprise Cellartis de Göteborg (Suède), Ralf Herwig ainsi qu’une équipe du service d’analyse du génome des vertébrés, dirigée par Hans Lehrach, également à l’Institut Max Planck de génétique moléculaire, a développé des cellules artificielles semblables à des cellules hépatiques qui permettraient de ne plus avoir recours aux essais sur les animaux. Les cellules seront confrontées à des substances classées selon trois choix de toxicité : génotoxique carcinogène, non génotoxique carcinogène, et non carcinogène. Par la suite, les chercheurs ont examiné les effets de divers produits chimiques sur l’expression des gènes des cellules testées.

 
Afin de contrôler la toxicité des substances dans le système cellulaire, on devait jusqu’à présent comparer l’expression de différents gènes à des données statistiques. La diversité des informations moléculaires est désormais prise en compte, au point de se dispenser de l’utilisation de l’expérimentation animale dans ce domaine.

 
D’après Ralf Herwig, « cette nouvelle méthode permettra de découvrir les mécanismes cellulaires qui n’impliquent pas de changement dans le génome ». Peter Bleser, Secrétaire d’Etat au BMELV, qui remis le prix à M. Herwig, rappelle que « ce prix montre que nous pouvons réduire voir remplacer les essais a les animaux avec l’aide de nouvelles méthodes ».

[1] L’Union européenne a modernisé sa législation en matière de substances chimiques et mis en place le système REACH, un système intégré d’enregistrement, d’évaluation, d’autorisation et de restrictions des substances chimiques. Son objectif est d’améliorer la protection de la santé humaine et de l’environnement tout en maintenant la compétitivité et en renforçant l’esprit d’innovation de l’industrie chimique européenne. Une agence européenne des produits chimiques a également été créée, avec la mission de gérer au jour le jour les exigences relatives à REACH. Environ 30.000 substances chimiques sont concernées par ce programme.

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

Dr. Patricia Marquardt – tél. : +49 30 8413 1716 – fax : +49 30 8413 671

 

Sources :

– « Cadre réglementaire de gestion des substances chimiques (REACH), Agence européenne des produits chimiques », communiqué de presse de l’UE – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/pPd0E
– « Max-Planck-Wissenschaftler für Alternativmethode zu Tierversuchen ausgezeichnet », dépêche idw – 13/12/2012 – idw-online.de/pages/de/news511987
– « Moderne Genomforschung kann viele Tierversuche ersetzen », communiqué de presse du BMELV – 13/12/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/KCuTI

 

Rédacteurs :

Louis Thiebault, louis.thiebault@diplomatie.gouv.fr – http://www.sciences-allemagne.fr