Une nouvelle immunothérapie pour stopper la progression de la maladie d’Alzheimer

Un groupe de recherche international, sous la direction de l’Université de médecine de Göttingen (Basse-Saxe), a montré que son nouveau traitement contre la maladie d’Alzheimer permettait un arrêt de la progression de la maladie chez la souris. Ces résultats ont été publiés en ligne sur le site du « Journal of Biological Chemistry » le 22 octobre 2010.

 

La maladie d’Alzheimer est l’une des plus grande cible de la recherche médicale actuelle. En effet, environ 1,2 million de personnes en sont atteintes en Allemagne, et plus de 800.000 en France. De plus, la maladie touchant en particulier les personnes âgées, la menace devrait s’étendre encore davantage avec le vieillissement de la population. De nombreux programmes de recherche sont donc actuellement en cours pour mieux la comprendre et la traiter. Cependant, la cause réelle des symptômes observés – troubles de la mémoire, altération du langage, des gestes et de la motricité entres autres – reste incertaine, et on dénombre de multiples hypothèses quant à leur origine.

 

La formation de « plaques amyloïdes », correspondant à l’agrégation d’un peptide nommé bêta-amyloïde, autour des neurones a été associée depuis quelques années à la maladie. Plusieurs études cliniques ciblant ces structures spécifiques sont donc en cours. Cependant ces plaques caractéristiques ont aussi été découvertes chez des personnes saines, créant une controverse dans le milieu de la recherche médicale. Certains scientifiques ont donc décidé de chercher l’origine de la maladie en amont de la formation des plaques.

 

L’équipe du Professeur Thomas Bayer, du département de psychiatrie et psychothérapie de l’Université de Göttingen, avait montré, en 2009, que la présence d’une forme de bêta-amyloïde modifiée, l’A-bêtapE3, libre à l’intérieur des neurones était neurotoxique et probablement liée à la maladie d’Alzheimer. Ils ont alors créé un anticorps se fixant à ce peptide, afin de réaliser un nouveau vaccin passif [1] contre la maladie d’Alzheimer.

De nombreux vaccins, passifs et actifs, sont en effet déjà en cours d’essai pour cette indication thérapeutique. Concernant ce nouveau traitement, le groupe de chercheur a montré qu’il était possible d’arrêter la progression de la maladie d’Alzheimer chez des souris artificiellement modifiées afin qu’elles présentent ses symptômes. « Avec cette forme de vaccination passive, nous ne pouvons probablement pas engendrer de guérison, mais les résultats de nos recherches montrent que l’anticorps peut manifestement stopper la progression de la maladie d’Alzheimer. », a déclaré le Professeur Bayer. Une étude clinique sur des humains devrait commencer d’ici deux ans, et pourrait permettre de mettre au point un nouveau vaccin prometteur dans le traitement de la maladie d’Alzheimer.

 

 

[1] Les vaccins passifs correspondent à l’injection d’anticorps ciblant la molécule à éliminer. Le terme « passif » s’oppose aux vaccins « actifs » qui eux consistent en l’injection d’une partie de la molécule à éliminer, et vue de l’activation du système immunitaire contre cet antigène.


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Rédacteur :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/