Symbiose acacia-fourmis : un nouveau niveau dévoilé

L’acacia Acacia hindsii, originaire des forêts tropicales d’Amérique centrale, est un exemple de myrmécophyte [1]. Il héberge des fourmis du genre Pseudomyrmex au creux de ses épines. Les fourmis se nourrissent quasi-exclusivement du nectar de la plante. En contrepartie du gîte et du couvert, les fourmis mutualistes assurent la protection de leur hôte contre les autres insectes et les plantes concurrentes.

Des chercheurs de l’Institut Max Planck d’écologie chimique à Iéna (Thuringe) ont découvert un autre bienfait lié à la présence des fourmis. En effet, celles-ci protègent également la plante des microorganismes nuisibles au feuillage. Les scientifiques ont comparé les feuilles des plantes d’acacia hébergeant des fourmis à des feuilles dépourvues de locataire ou bien hébergeant des fourmis parasitaires. Une analyse détaillée de la composition bactérienne de la surface des feuilles a mis en évidence que la présence de fourmis mutualistes réduisait les populations d’agents pathogènes nuisibles. Leur présence a donc un effet positif combiné sur la santé des plantes.

L’étude [2] indique que cet effet inhibiteur serait dû à l’action des bactéries vivant elles-mêmes en symbiose avec les fourmis. Cependant, le transfert de la protection antimicrobienne de la fourmi à la plante n’est pas encore décrit. Une enquête plus approfondie en laboratoire a suggéré que les populations de « bactéries protectrices » sont transportées et propagées par les pattes de l’insecte.

Face à ce niveau de complexité, les chercheurs suggèrent que les bactéries et autres micro-organismes soient pris en compte dans les futures études des phénomènes de symbiose et mutualisme.

[1] Les Myrmécophytes sont des plantes qui vivent en symbiose avec les fourmis

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Prof. Dr. Wilhelm Boland, Directeur du départment de chimie bioorganique, Institut Max Planck pour l’écologie chimique de Iéna – tél. : +49 3641 57-1200 – email : boland@ice.mpg.de
– Angela Overmeyer, Institut Max Planck pour l’écologie chimique de Iéna – tél. : +49 3641 57-2110 – email : overmeyer@ice.mpg.de
– [2] Publication originale: Gonzalez-Teuber, M., Kaltenpoth, M., Boland, W. « Mutualistic ants as an indirect defence against leaf pathogens ». New Phytologist, 2014 Jan 6. DOI 10.1111/nph.12664

 

Sources :

« Ants protect acacia plants against pathogens » – Communiqué de l’Institut Max Planck – 25/01/2014 – http://www.mpg.de/7747062/ants-acacia-plants-pathogens

 

Rédacteur :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr