Présentation des résultats du dialogue entre l’industrie pharmaceutique et les pouvoirs publics

Le ministre allemand de la santé Hermann Gröhe, la ministre allemande de l’enseignement et de la recherche Johanna Wanka et le secrétaire d’Etat allemand chargée de l’économie Rainer Sontowski ont présenté le 12 avril 2016, conjointement avec des représentants de l’industrie pharmaceutique (dont Sanofi), de la recherche, et du syndicat IG BCE, les résultats de la série de rencontres entre les pouvoirs publics et les acteurs du secteur pharmaceutique, baptisée « Pharmadialog ».

Le « Pharmadialog » a été lancé le 15 septembre 2014 [1]. Il a consisté en une série de quatre tables rondes, durant lesquelles les participants [2] ont échangé sur les défis rencontrés par l’industrie pharmaceutique dans les domaines de la R&D, de la production et des soins, sous la houlette du ministère fédéral allemand de la santé (BMG). La question de l’antibiorésistance a été traitée de manière approfondie par le sous-groupe de travail « antibiotiques ».

 

Parmi les résultats de ces discussions, on peut noter :

 

- En ce qui concerne le recrutement de personnel qualifié  : l’industrie pharmaceutique renforcera ses offres de formation. Des programmes d’échange entre mondes industriel et scientifique doivent conforter le décloisonnement entre la formation et l’emploi.

- La position de leader de l’Allemagne dans le domaine des essais cliniques sera renforcée. Le programme de financement de la recherche du ministère fédéral allemand de l’enseignement et de la recherche (BMBF) « Essais cliniques présentant un grand intérêt pour les soins aux patients » contribue à cet objectif. De plus, un projet de loi sur la radioprotection, prévoyant de réduire la durée des procédures d’autorisation d’essais cliniques utilisant des substances radioactives ou des rayonnements ionisants, doit être présenté courant 2016.

- Le nombre de médicaments adaptés aux enfants doit être augmenté, afin d’améliorer les soins des enfants et des jeunes. Les spécificités des médicaments pour enfants doivent ainsi être mieux prises en compte lors de l’évaluation de l’utilité des médicaments.

- La protection contre la contrefaçon des médicaments sera renforcée.

- En ce qui concerne l’antibiorésistance : le BMBF va intensifier son soutien au développement de nouvelles thérapies et outils diagnostics pour les infections bactériennes. De plus, le BMG, en coopération avec d’autres pays et l’OMS, coordonnent la mise en place d’une liste recensant les principaux agents pathogènes bactériens et les résistances au niveau mondial (List of threat organism). Les membres du « Pharmadialog » participeront à l’élaboration de cette liste.

- Les parties prenantes du dialogue considère le dispositif AMNOG comme un symbole de qualité pour l’Allemagne, et souhaitent continuer à le développer [4].

- Le développement de la médecine personnalisée sera encouragé. Le BMG améliorera ainsi la réglementation du remboursement des tests diagnostiques compagnons.

[1] Voir l’article « Création d’une plate-forme de dialogue entre l’industrie pharmaceutique et les pouvoirs publics », Science-Allemagne, 29/09/2014 – https://www.science-allemagne.fr/fr/actualites/biologie-medecine-sante/creation-dune-plate-forme-de-dialogue-entre-lindustrie-pharmaceutique-et-les-pouvoirs-publics/

 

[2] Les participants sont : le BMG, le BMBF, le ministère fédéral allemand de l’économie et de l’Energie (BMWi), l’Association des entreprises de recherche pharmaceutique (vfa), la fédération des industries pharmaceutiques (BPI), la fédération des fabricants de médicament (BAH), BIO-Deutschland (association professionnel de l’industrie de la biotechnologie), Pro Generika (fédération des fabricants de médicaments génériques et bio-similaires), le Centre Helmholtz de Munich – Centre Helmholtz pour la santé et l’environnement (HMGU, Bavière), l’association des facultés de médecine allemandes (MTF), l’institut Fraunhofer de biologie moléculaire et d’écologie appliquée (IME, Aix-la-chapelle), le centre d’économie de la santé de Hambourg, et le syndicat industriel Bergbau, Chemie, Energie (IG BCE).

 

[4] La loi sur la réorganisation du marché du médicament (Arzneimittelmarkt-Neuordnungsgesetz, AMNOG), visant à réduire le prix des médicaments, a été introduite en Allemagne en décembre 2010. Dans le cadre de cette loi, les entreprises pharmaceutiques doivent démontrer la valeur ajoutée de leurs nouveaux produits par rapport à une thérapie déjà disponible sur le marché et traitant la même pathologie. L’évaluation de la valeur ajoutée est réalisée par le Comité mixte fédéral (G-BA). Elle sert ensuite de base pour fixer le prix du nouveau médicament, au terme de négociations entre le laboratoire pharmaceutique et les caisses d’assurance maladie.


Source :
« Ergebnisse des Pharmadialogs vorgestellt – Zukunftsweisende Forschung, leistungsstarker Produktionsstandort und hochwertige Arzneimittelversorgung », communiqué de presse du BMBF, 12/04/16 – https://www.bmbf.de/de/ergebnisse-des-pharmadialogs-vorgestellt-zukunftsweisende-forschung-leistungsstarker-2667.html?pk_campaign=RSS&pk_kwd=Pressemeldung

 

Plus d’informations :

 

Rédactrice : Rébecca Grojsman, rebecca.grojsman[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr