L’Allemagne encourage le don d’organes

Le 25 mai 2012, le Parlement allemand a adopté à une large majorité, tous partis confondus, une réforme de la loi sur la transplantation. Elle impose désormais aux caisses d’assurance maladie publiques et privées de contacter régulièrement (un intervalle de deux ans est prévu) par courrier leurs assurés âgés de 16 ans et plus pour leur fournir des informations sur le don d’organes ainsi que les inviter à remplir la carte de donneur fournie à cette occasion. Sur celle-ci, ils pourront spécifier s’ils souhaitent faire don de tous ou d’une partie de leurs organes après leur décès. Les citoyens ne seront cependant pas obligés de se décider pour ou contre le don d’organes et pourront, s’ils le souhaitent, tout simplement ignorer la carte. Les services administratifs devront également distribuer des brochures d’information et des cartes de donneurs lors de la délivrance de cartes d’identité, passeports et permis de conduire. Le Ministre fédéral de la santé Daniel Bahr a annoncé qu’une campagne d’information serait par ailleurs lancée par son ministère (BMG).

L’objectif de ces nouvelles dispositions est de confronter en permanence la population à cette thématique, sans pour autant qu’elle soit contrainte et forcée de prendre une décision quant au don de ses propres organes. Le Parlement souhaite ainsi augmenter le nombre de donneurs d’organes en facilitant la procédure. Jusqu’à présent, les citoyens désireux d’obtenir une carte de donneur devaient effectuer seuls l’ensemble des démarches. En Allemagne, 12.000 personnes sont actuellement en attente d’un organe qui pourrait sauver leur vie alors que 1.200 dons d’organes ont été effectués en 2011. Seulement 25% de la population détient une carte de donneur d’organe.

D’autre part, le Parlement a pris la décision de réformer la procédure du don d’organes, ce qui pourrait également le favoriser. A l’avenir, toutes les cliniques concernées devront désigner des professionnels en charge des questions liées à la transplantation de manière à mieux identifier les donneurs potentiels. Certaines de ces cliniques présentaient en effet un manque de dons d’organes plus important que la moyenne nationale.

Concernant les donneurs vivants (pour les reins par exemple), la caisse d’assurance maladie du receveur devra prendre en charge les frais d’hospitalisation, de préparation et suivi, de rééducation, ainsi que l’indemnité journalière maladie égale au salaire perdu. Les coûts liés à d’éventuelles complications seront en revanche remboursés par la caisse de donneur.

 

 

Sources :

– « Bundestag stimmt über neue Organspende-Regelung ab », communiqué de presse du Bundestag – 14/05/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Enwgs
– « Bürger werden zur Organspendebereitschaft befragt », communiqué de presse du Bundestag – 29/05/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/WDRQ1
– Bürger werden künftig zur Organspende befragt, article du Süddeutsche Zeitung – 26.27.28/05/10

 

Rédacteurs :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr