L’Allemagne amorce son tournant énergétique

 

D’ici 2050, c’est-à-dire dans moins de 40 ans, l’électricité aujourd’hui produite à 80 % par les énergies fossiles et nucléaire devra provenir à 80 % de sources d’énergie renouvelables peu polluantes.
Dès septembre 2010, dans le cadre de sa stratégie énergétique, le gouvernement fédéral s’est fixé d’ambitieux objectifs en matière de politique énergétique et climatique…
  1. Premièrement, d’ici 2050, diminuer d’au moins 80 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau de 1990.
  2. Deuxièmement, faire des énergies renouvelables la principale source d’approvisionnement en énergie en Allemagne.
  3. Troisièmement, faire baisser significativement la consommation d’énergie et améliorer l’efficacité énergétique.

Un organisme franco-allemand, le bureau de coordination énergies renouvelables, a été fondé pour ce secteur d’avenir.

 

Suite à la catastrophe qui a frappé la centrale nucléaire de Fukushima en mars 2011, les risques posés par la sécurité de l’énergie nucléaire ont été réévalués. Un quatrième objectif, à savoir la sortie du nucléaire – qui était déjà prévue, a été renforcé. Une commission indépendante sur la sécurité des centrales nucléraires et une commission d’éthique ont examiné dans quels délais l’Allemagne pourrait sortir du nucléaire et ont conclu que cela serait possible en une dizaine d’années.

Pour rester un site industriel compétitif, l’Allemagne devra disposer à l’avenir également d’un approvisionnement en énergie sûr et à un coût acceptable.

Au cours de l’été 2011, le gouvernement fédéral a posé les jalons de ces changements en adoptant une vaste série de lois communément appelée « le paquet énergie ».

En l’espace de quelques mois, le gouvernement fédéral, le Bundestag et le Bundesrat ont adopté six lois et un règlement sur la sortie progressive du nucléaire d’ici 2022 mais aussi sur l’élargissement accéléré du réseau et le développement des énergies renouvelables.

La décision de renoncer à l’énergie nucléaire d’ici 2022 recueille un large consensus au sein de la société allemande.

 

Dès 2011, les sept plus vieilles centrales nucléaires ainsi que la centrale de Krümmel ont été mises à l’arrêt. Les neuf centrales restantes, qui produisaient encore 18 % de l’électricité du pays en 2011, seront progressivement arrêtées d’ici 2022 au plus tard selon le calendrier fixé.

Afin d’éviter toute pénurie, les sources d’énergie renouvelables, telles que l’éolien, la force hydraulique et le solaire, continueront à être développées. En 2011, elles fournissaient déjà 20 % de l’électricité. Cette part doit être portée à 35 % d’ici 2020 et à 80 % d’ici 2050.

Dans l’intervalle, des centrales au gaz et au charbon modernes et peu polluantes couvriront les besoins en électricité. Les objectifs de l’Allemagne en matière de protection du climat restent néanmoins inchangés : les émissions de gaz à effet de serre devront diminuer de 40 % par rapport à leur niveau de 1990 d’ici 2020, et de 95 % d’ici 2050.

Par ailleurs, il faudra continuer à améliorer l’efficacité énergétique, en particulier par le biais de la rénovation des bâtiments, afin de limiter les déperditions d’énergie dues au chauffage. L’objectif est ici d’accroître l’efficacité énergétique de 2 % par an. Il faudra également mettre au point de nouvelles technologies de stockage pour l’énergie produite qui n’est pas immédiatement consommée.

À ce jour, l’Allemagne a déjà créé 382 000 emplois dans le secteur des énergies renouvelables. La transition énergétique devrait considérablement stimuler l’innovation, ouvrir de nouvelles opportunités d’exportation pour des produits très performants et générer de nouveaux emplois.

 

La loi sur la priorité aux énergies renouvelables (EEG)

La loi sur la priorité aux énergies renouvelables (Erneuerbare-Energien-Gesetz dite EEG) est aujourd’hui encore le principal instrument de développement des énergies renouvelables. La production d’électricité éolienne joue un rôle de premier plan à cet égard. La production d’énergie éolienne à terre sera encore étendue et les anciennes installations seront remplacées par des équipements plus efficaces. Destinée à occuper une place croissante, l’énergie éolienne générée en mer Baltique et en mer du Nord bénéficiera de financements par le biais du nouveau programme d’éoliennes en mer. La loi EEG promeut également l’énergie hydraulique, le solaire photovoltaïque, la géothermie et la biomasse.

 

 

Source : Centre d´Information sur l´Allemagne