Le défi de l’éolien offshore : le rattachement au réseau

 

Le Gouvernement fédéral vient de mettre en place un groupe de travail intitulé « accélération de la construction des réseaux offshore », qui s’est réuni pour la première fois le lundi 16 janvier 2012. Coordonné par le syndicat « éolien offshore » [1], son rôle est de lever les difficultés allongeant les délais d’autorisation de construction des turbines et des réseaux. Réunis autour d’une même table par le Ministre de l’économie Philipp Rösler, les constructeurs, les exploitants, les gestionnaires de réseaux, l’Office fédéral pour la navigation et l’hydrographie (BSH), les assureurs, l’agence fédérale des réseaux (BNA) ainsi que les Länder côtiers sont désormais chargés de trouver des solutions rapides et satisfaisantes.

En effet, l’Allemagne s’est fixée l’objectif de produire 25 GW d’électricité en mer du Nord et en mer Baltique d’ici 2030. En 2011, seules 2.000 des 8.000 turbines prévues ont reçu leur autorisation. Les dimensions gigantesques des turbines offshores (150 mètres au dessus de l’eau, rotors de 120 mètres de diamètre) sont un défi pour les constructeurs. Néanmoins, avec des constructions prévues jusqu’à 200 km des côtes, c’est bien le rattachement au réseau terrestre qui présente le plus de difficultés. Le gestionnaire de réseau sur les côtes allemandes, Tenet, avait déjà tiré la sonnette d’alarme auprès des autorités : « la construction de systèmes de connexion des installations offshore n’est plus soutenable à cette vitesse et sous cette forme ».

Le BSH, en charge des autorisations d’installations en mer, a parallèlement proposé d’établir un plan annuel des réseaux offshore, afin d’accélérer la mise en place des objectifs gouvernementaux. Ce plan comprendra les tracés de passage des câbles sous-marins et les lieux de connexions au niveau des côtes. Cette planification du territoire sous-marin devrait permettre d’une part de limiter les dommages écologiques (la mer des Wadden en mer du Nord est une zone protégée [2]) et d’autre part de tenir compte des conditions climatiques et océaniques, les courants étant particulièrement forts dans la région, ainsi que des nombreuses épaves gisant dans les fonds marins [3]. Le BSH a mené des recherches sur les impacts environnementaux des installations expérimentales du parc « Alpha Ventus » depuis 2008 et devrait les poursuivre cette année afin de mieux évaluer le passage des oiseaux et des mammifères marins. Pour ces derniers, et notamment les baleines, le BSH impose désormais pour la délivrance de son autorisation que le bruit des éoliennes ne dépasse pas 160 décibels dans un périmètre de 750 mètres.

[3] 2.600 épaves en mer du Nord et en mer Baltique

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] le syndicat « éolien offshore » (allemand) www.offshore-stiftung.com
– [2] Plus d’information sur la mer des Wadden : http://fr.wikipedia.org/wiki/Mer_des_Wadden

 

Sources :

– « Flaute in den Windparks gefährdet Energiewende », die Welt – 12/01/2011
– « Rösler gibt Startschuss für die Arbeitsgruppe Beschleunigung », communiqué de presse du BMWi – 16/01/2011 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/VxmYr

 

Rédacteurs :

Edith Chezel, edith.chezel@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr