Les voitures électriques et de la production d’énergie décentralisée

A l’occasion de la conférence internationale sur l’électromobilité [1] qui a eu lieu à Berlin les 27 et 28 mai 2013, six projets phares ont été présentés. L’un d’entre eux porte sur l’intégration des voitures électriques au réseau. Baptisé INEES (« Intégration intelligente au réseau des véhicules électriques en tant que régulateurs »), il met en place une notion importante que les Allemands appellent « Systemdienstleistung », traduite ici par « régulateur » mais dont le sens est plus général.

 

Le contexte

Le développement de l’électromobilité et des infrastructures qui l’accompagnent permettent la mise au point de solutions nouvelles concernant la gestion du réseau. En effet, la production d’électricité à partir de sources renouvelables est fluctuante, ce qui engendre des difficultés en termes de gestion du réseau. Les batteries des véhicules électriques peuvent être une solution. Pour cela, il faudrait  qu’elles puissent libérer leur énergie selon la demande. Ainsi, lors d’une différence ponctuelle entre le besoin d’électricité et la production, les voitures participeraient à la stabilisation du réseau. C’est sur ce point que portent les travaux menés dans le cadre du projet INEES.

 

Les parties prenantes

INEES, qui a démarré en juin 2012, est prévu pour durer trois ans, et a été déclaré « projet phare » dans le cadre de la conférence internationale sur l’électromobilité par le gouvernement fédéral. Il est coordonné par la société Volkswagen et soutenu par le Ministère fédéral de l’environnement (BMU). Les autres partenaires sont la société privée LichtBlick SE, la société SMA Solar Technology SA ainsi que l’Institut Fraunhofer pour l’énergie éolienne et de génie des systèmes énergétiques (IWES) de Kassel (Hesse). L’intérêt des parties prenantes pour ce projet est multiple. Elles espèrent par exemple pouvoir donner une valeur au contrôle que peut effectuer la batterie du véhicule quand elle est en charge. L’intégration des véhicules dans le réseau électrique pourrait ainsi représenter à long terme un avantage financier intéressant pour le propriétaire, incitant donc les consommateurs à s’équiper.

 

Les objectifs

Pour que les objectifs fixés par les acteurs d’INEES se réalisent, il faut évaluer et déterminer tous les effets possibles d’une utilisation de la batterie comme membre à part entière du réseau sur la durée de vie de la batterie et du véhicule. C’est ce à quoi s’attellent les chercheurs. L’étude se déroulera en deux parties. D’une part, Volkswagen fournira en 2014 des véhicules électriques à 20 participants d’une opération à Berlin. Equipés d’une application pour smartphone permettant de coupler le véhicule au réseau pendant les temps de charge et permettant d’évaluer la charge nécessaire pour réaliser une course précise (à l’image d’un GPS qui calcule le temps de parcours et la consommation nécessaire), les participants essaieront pendant un semestre de combiner leurs comportements d’automobiliste et de consommateur d’électricité.

 

L’autre partie de l’étude sera plus globale : l’IWES soutient les partenaires privés dans leur étude de la gestion du réseau et de l’impact des véhicules sur ce réseau.

 

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Pour plus d’informations sur cette conférence, voir « Conférence internationale sur l’électromobilité organisée par le gouvernement fédéral à Berlin », BE Allemagne n°616 – 06/06/2013 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73205.htm
– Thomas Degner, directeur du département « Techniques des réseaux et intégration » à l’Institut Fraunhofer IWES – tél. : + 49 561 7294 232 – email : thomas.degner@iwes.fraunhofer.de

 

Sources :

« Leuchtturmprojekt der Bundesregierung – Intelligente Energie: Elektroautos mit Schwarmstrom », communiqué de presse de l’Institut Fraunhofer IWES – 07/06/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/X2ZPq

 

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr