Le captage du CO2 serait nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques

Afin de réduire les risques et les coûts engendrés par le changement climatique et pour atteindre les objectifs climatiques fixés par le Groupe Intergouvernemental d’Experts pour le Climat (GIEC), des technologies aujourd’hui controversées peuvent s’avérer nécessaires. La combinaison d’une production d’énergie à partir de combustibles fossiles et de biomasse avec la capture et le stockage du dioxyde de carbone émis (CCS) pourrait être une technologie clé pour respecter la limite d’un réchauffement maximal de deux degrés. C’est ce que montre l’étude la plus complète sur les stratégies technologiques possibles pour lutter contre le changement climatique, qui a été publiée dans un numéro spécial de la revue Climatic Change. Pour cette étude, les simulations de 18 modèles informatiques d’une équipe internationale de chercheurs ont été examinées au Stanford Energy Modeling Forum (projet EMF 27).

 

 


Crédits : gunnar3000

 
« Pour réduire les coûts du changement climatique, les technologies polyvalentes semblent être les plus intéressantes », explique l’auteur principal Elmar Kriegler, de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK, Brandebourg). La bioénergie tout comme le CCS peuvent contribuer à réduire les émissions liées à l’utilisation d’énergie non électrique, qui serait autrement difficile à décarboner. Dans l’industrie de l’acier, par exemple, la combustion du charbon de coke dans les hauts fourneaux pourrait être combinée avec le CCS ; dans le secteur des transports, les combustibles fossiles pourraient être remplacés par les biocarburants. « Les herbes et les arbres qui sont utilisés pour la production d’énergie à partir de biomasse, consomment du CO2 pour leur croissance. En combinaison avec le CCS, du CO2 peut donc être retiré de l’atmosphère pour compenser les émissions qui se produisent inévitablement dans certains secteurs et ne pourront être évitées qu’à long terme ou partiellement », explique M. Kriegler.

 
Un grand nombre de simulations effectuées dans le cadre de l’étude ne permettaient d’atteindre les réductions d’émissions nécessaires à l’objectif de deux degrés sans l’utilisation de la bioénergie en combinaison avec le CCS. Dans d’autres simulations, les coûts du changement climatique dans les scénarios sans CCS ont en moyenne plus que doublé. Cependant, l’énergie produite à partir de biomasse peut entrer en concurrence avec le secteur alimentaire du fait des surfaces agricoles nécessaires, tandis que le captage et le stockage souterrain du dioxyde de carbone provenant des centrales électriques à l’échelle industrielle n’est pas encore testé.

 
L’étude a été en mesure d’établir l’électrification accélérée de l’utilisation d’énergie par les consommateurs comme un facteur robuste de transformation – par exemple à travers plus de voitures électriques ou des fours électriques dans l’industrie de l’acier. En outre, une augmentation de l’efficacité énergétique pourrait être considérée comme une autre stratégie importante pour soutenir la politique climatique, en permettant de réduire de moitié le coût du changement climatique. Cependant, sans mesures fortes pour décarboner la production d’énergie, une amélioration de l’efficacité énergétique seule ne serait pas suffisante pour atteindre l’objectif des deux degrés. « Notre étude donne des raisons de croire que nos stratégies technologiques pour atteindre les objectifs de la politique climatique sont disponibles », explique John Weyant, directeur du Stanford Energy Modeling Forum. « Toutefois, ces stratégies ne peuvent être efficaces que si les politiques climatiques efficaces sont très bientôt mises en oeuvre. »

 

Pour en savoir plus, contacts :

Elmar Kriegler, directeur adjoint du département de solutions durables, Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) – tél. : +49 331 288 2616 – email : kriegler@pik-potsdam.de

 

Sources :

« CO2-Abscheidung nötig, um Klimaziele zu erreichen », communiqué de presse de l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique (PIK) – 26/06/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/GKVXK

 

Rédacteurs :

Hélène Benveniste, helene.benveniste@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/