Des jouets à base de maïs plutôt que de pétrole

 

A l’heure actuelle, les plastiques utilisés dans les jouets sont dérivés du pétrole. Ils sont donc non biodégradables et fabriqués à partir d’une ressource non renouvelable. Des scientifiques de l’Université technique de Chemnitz (Saxe) ont mis au point des jouets en plastique, composés aux deux tiers par un bioplastique à base d’acide polylactique (PLA), qui n’est autre qu’un dérivé du maïs.

Après quatre années de travaux de développement et des milliers d’échantillons testés, les chercheurs ont réussi à élaborer un PLA incassable et flexible. Ce matériau a par ailleurs reçu le « Bioplastic Award » en 2012. Cette innovation a été mise au point en collaboration avec l’entreprise Martin Fuchs GmbH & Co, avec laquelle les universitaires s’apprêtent à développer une série « Spielstabil Bioline » (Ligne « bio » de jouets stables), bientôt disponible sur le marché. Pour l’instant cette série est essentiellement composée d’articles de jeux d’extérieur : pelles, râteaux, seaux. La coopération entre les unités de recherche et les partenaires industrielles s’est effectuée dans le cadre du projet FENAFA (« Ganzheitliche Bereitstellungs-, Verarbeitungs- und FErtigungsstrategien von NAturFAserrohstoffen » – Approche holistique pour le développement de matériaux et fibres naturels) soutenu financièrement par le Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture, et de la protection du consommateur (BMELV) ainsi que par l’Agence pour la promotion des ressources renouvelables (FNR).

La production de bioplastiques est basée sur des méthodes de production conventionnelle. La différence réside seulement dans la matière première utilisée : le pétrole dans un cas, l’acide polylactique dans l’autre. Ce dernier est un dérivé de glucose, la plupart du temps issu de maïs. D’après le professeur Rinberg, de Chemnitz, 5% des terres arables existantes seraient suffisantes pour répondre à la demande mondiale en matières plastiques issues de sources renouvelables. En effet, d’après l’Institut Fraunhofer [1] la capacité de production mondiale de biopolymères passera de 500.000 à 4.000.000 de tonnes entre 2005 et 2020 (soit de 0.25% à 1% du marché des plastiques). Le bioplastique peut également servir de stockage temporaire du dioxyde de carbone atmosphérique sur le moyen et long terme.

Techniquement, il serait possible d’augmenter davantage la proportion de bioplastique et atteindre un jouet 100% « bio ». Ceci permettrait alors de composter les articles en fin de vie. Cependant un tiers de la matière est encore d’origine pétrochimique pour des raisons de coûts, le bioplastique étant pour le moment encore relativement onéreux pour le marché du jouet. Toutefois, grâce à certaines techniques de recyclage, de vieux jouets en plastique peuvent être broyés et mélangés avec le nouveau matériau afin de diminuer l’utilisation de ressources non renouvelables.

Le défi actuel pour les chercheurs de l’Université technique de Chemnitz est d’obtenir une matière bio-sourcée capable de subir le processus d’injection pour produire des jouets à une échelle industrielle.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] « Les biopolymères : matériau pour un futur durable ? » – BE Allemagne 604 -7/03/2013 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72465.htm
– Roman Rinberg, Université technique de Chemnitz – tél. : +49371 531 32359 – email : roman.rinberg@mb.tu-chemnitz.de
– Sebastian Buschbeck, Université technique de Chemnitz – tél. : +49371 531 38 921 – email : sebastian.buschbeck@mb.tu-chemnitz.de

 

Sources :

« Kunststoffspielzeug vom Acker », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université technique de Chemnitz – 31/07/2013 – http://idw-online.de/pages/en/news545638

 

Rédacteurs :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr