Nouveaux financements pour la recherche en physique des surfaces

L’Agence allemande de moyens pour la recherche (DFG) a annoncé lors de sa session de printemps le financement de nouveaux centres de recherche coordonnée (SFB) [1]. L’un d’entre eux, le SFB « Structure et dynamique des interfaces », composé de physiciens et chimistes de l’Université Philipps de Marburg (Hesse), est d’un intérêt particulier. En effet, la science des surfaces et des interfaces est un domaine récent qui s’est développé en accompagnant l’essor de la chimie industrielle. C’est ce domaine et cette équipe, sous l’égide d’Ulrich Höfer, qui vont bénéficier dans les années à venir de subventions à hauteur de 8,7 millions d’euros.

 

Les interfaces sont les lieux de contact entre différents matériaux. Ils ont une grande importance dans les matériaux semi-conducteurs, tels que ceux que l’on trouve dans les circuits électroniques. Cela tient au fait que ces matériaux sont constitués de couches différentes, tel un millefeuilles, d’où la présence de nombreuses interfaces. Ulrich Höfer précise d’ailleurs que « Ces interfaces sont importantes car elles déterminent quelles propriétés optiques ou électroniques les semi-conducteurs peuvent présenter. » Il ajoute ensuite que l’importance de ces interfaces n’est pas prête de diminuer, surtout en tenant compte du développement de nouveaux matériaux composites réunissant les caractéristiques des métaux, des semi-conducteurs classiques et des matériaux organiques, le type de matériaux qui constituent les cellules photo-voltaïques innovantes ou les biocapteurs. Malheureusement, comme le souligne le chercheur, « Notre compréhension des phénomènes à cette échelle accuse un certain retard, au vu de l’importance qu’elle représente. » La principale raison de ce retard réside dans la difficulté à mettre en oeuvre les expériences, tant ces interfaces sont difficiles à détecter.

Si cette équipe a reçu le financement de la DFG, c’est parce qu’elle réunit une expertise reconnue dans tous les domaines concernés par ces recherches, la physique des semi-conducteurs, la physique et la chimie des surfaces, l’analyse des structures ainsi que la spectroscopie laser. La liste des scientifiques impliqués réunit près de quinze groupes de travail de l’Université de Marbourg ainsi qu’un projet espagnol de l’Institut « Donostia International Physics Center » de San Sebastian.

 

L’objectif des recherches n’est pas d’étudier des matériaux concrets mais plutôt de bâtir des systèmes modèles, plus simples, et d’essayer de caractériser de manière systématique leurs propriétés optiques et électroniques grâce à une analyse au niveau moléculaire. L’idée est ainsi de pouvoir prédire le comportement de ces surfaces à l’intérieur d’un système plus complexe. Ulrich Höfer dit à ce sujet : « A moyen et long terme, cette connaissance doit permettre de créer des interfaces pour de nouvelles applications, de développer des matériaux et des dispositifs avec des fonctionnalités ou des propriétés innovantes. »

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Voir l’article « La DFG finance de nouvelles thématiques de recherche » : http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/73119.htm
– Site internet de l’Institut « Donostia International Physics Center » (en espagnol ou en anglais) : http://dipc.ehu.es/
– Dr. Ulrich Höfer, Département « physique des surfaces » de l’Université de Marburg – tél. : + 49 6421 28 24215 – email : Hoefer@physik.uni-marburg.de

 

Sources :

« Forschen an den Grenzen », communiqué de presse de l’Université de Marburg – 24/05/2013 – http://www.uni-marburg.de/aktuelles/news/2013b/0524a

 

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr