Vers un procédé de production durable des polysulfures

 

Les polysulfures sont introduits partout où des matières plastiques doivent affronter des écarts de température importants, que ce soit dans les joints utilisés pour les vitrages feuilletés ou bien pour les réservoirs de carburant dans les voilures d’avions. « Ces plastiques sont très résistants aussi bien face aux variations de température qu’envers de très nombreux produits chimiques », affirme Wolfgang Imhof, de l’Institut de chimie anorganique et analytique de l’Université Friedrich Schiller d’Iéna (Thuringe). Néanmoins, les liaisons soufrées entrant dans la composition des polysulfures possèdent un inconvénient de taille : « Dans les techniques de production conventionnelles apparaissent de grandes quantités de sous-produits nocifs qui nécessitent d’être éliminées », d’après Wolfgang Imhof. Ainsi, ces procédés d’obtention posent à la fois des problèmes d’ordre économique et écologique.

Au cours du projet « POLYS », financé par le Fonds européen de développement régional (FEDER) ainsi que l’Etat libre de Thuringe, l’équipe autour de Wolfgang Imhof en collaboration avec l’entreprise AkzoNobel Functional Chemicals de Graz (Autriche) a développé une méthode de production durable des éléments constitutifs des polysulfures, ne rejetant pas de sous-produits nocifs. De plus, cette méthode possède un haut rendement et ne nécessite que peu d’étapes de réaction.

Cette synthèse des liaisons soufrées des polysulfures repose sur l’emploi de catalyseurs issus des métaux de transition tels que le ruthénium, le palladium et le cuivre. Les catalyseurs accélèrent la réaction chimique sans être consommés, et se retrouvent inchangés à la fin de celle-ci. « Contrairement à un préjugé largement répandu chez les chimistes, les substrats soufrés réagissent efficacement grâce à des catalyseurs appropriés », souligne Wolfgang Imhof. Les chercheurs ont notamment montré que les liaisons soufrées organiques se lient de manière réversible au ruthénium. Les deux partenaires du projet POLYS veulent à présent déposer un brevet sur une méthode de synthèse catalytique de liaisons soufrées cycliques.

« Ce qui fonctionne déjà bien dans un laboratoire de recherche doit naturellement être transposé à l’échelle industrielle », affirme Olaf Klobes, directeur RD&I de AkzoNobel. Quelques étapes de développement sont encore nécessaires pour atteindre cet objectif. AkzoNobel et les chimistes de l’Université Friedrich Schiller d’Iéna souhaitent poursuivre leur collaboration, et prévoient déjà un nouveau projet sur la polymérisation des liaisons cycliques.

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

Prof. Dr. Wolfgang Imhof, Institut de chimie anorganique et analytique de l’Université Friedrich Schiller d’Iéna – tél. : +49 3641 / 948185 – email : Wolfgang.Imhof@uni-jena.de

 

Sources :

« Effizient und nachhaltig », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université Friedrich Schiller d’Iéna – 10/10/2011 – http://idw-online.de/pages/de/news444948

 

Rédacteurs : Lucas Ansart, lucas.ansart@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr