Des emballages alimentaires biosourcés

L’équipe de projet sur les cycles de vie des matériaux et la stratégie pour les ressources (IWKS) de l’Institut Fraunhofer pour la recherche sur le silicate (ISC) de Wurtzbourg (Bavière) travaille depuis plusieurs années sur de nouveaux emballages alimentaires réalisés à partir de matériaux d’origines végétales dans le cadre du projet européen « Dibbiopack ». Ils ont ainsi développé bioORMOCER, un revêtement biosourcé qui a été présenté lors de la semaine verte internationale de Berlin en janvier [1].

Des emballages en bioplastique existent depuis longtemps, mais ils sont peu utilisés du fait de leurs piètres performances : ils n’isolent généralement pas suffisamment les odeurs et sont perméables à l’oxygène comme à la vapeur d’eau. Pour la conservation des aliments, des cosmétiques et des produits pharmaceutiques, cela constitue un frein à leur utilisation. Ce cahier des charges a cependant pu être rempli par les chercheurs de l’ISC. Ceux-ci ont utilisé un produit déjà existant, l’ORMOCER, polymère développé en 2002 par leur institut [2], auquel il a été intégré des biopolymères modifiés (à base de cellulose ou de chitosane), comme décrit sur le schéma ci-dessous :


En haut à gauche les composants non organiques, à droite les composants organiques, tous deux combinés pour former au centre l’ORMOCER auquel sont ensuite ajoutés les biopolymères pour synthétiser, en bas, le BioORMOCER
Crédits : Fraunhofer ISC, Dr. Amberg-Schwab


Le BioORMOCER n’est pas utilisé pour produire des feuilles plastiques, mais pour servir de revêtement à celles-ci. En effet en l’appliquant sous forme de laque, il permet de remplir les fonctions d’étanchéité manquantes et élève ainsi les propriétés du bioplastique au niveau des emballages traditionnels. A la différence près que ces nouvelles feuilles sont biodégradables et peuvent être jetées au compost.

D’après Sabine Amberg-Schwab, responsable du développement de BioORMOCER à l’ISC, le produit serait prêt pour la commercialisation. Du fait de l’expérience passée avec ORMOCER, l’étape de préparation à l’industrialisation pourrait être réalisée en peu de temps. Il ne manquerait ainsi plus qu’une décision d’investissement pour voir apparaître ces emballages dans les rayons des magasins. Il se peut cependant que la législation évolue dans les années à venir pour favoriser le développement de telles solutions permettant de réduire la dépendance aux carburants fossiles.


Les emballages de demain ?
Crédits : Fraunhofer ISC, Dr. Amberg-Schwab

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Voir « Un salon de l’agriculture sous le signe de la bioéconomie », BE Allemagne 688, 29/01/2015 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/77723.htm
– [2] Voir « Un revêtement contre les traces de doigt sur les éléments en acier inoxydable », BE Allemagne 109, 28/08/2002 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/9916.htm
– Voir site internet du projet européen « dibbiopack » (en anglais) : http://www.dibbiopack.eu
– Site internet de l’IWKS (en anglais et allemand) : http://www.iwks.fraunhofer.de/en.html
– Dr. Sabine Amberg-Schwab, responsable du département sur les revêtements fonctionnels, Fraunhofer ISC – tél. : +49 931 4100 620 – email : sabine.amberg-schwab@isc.fraunhofer.de

Sources :

– Entretien avec la Dr. Amberg-Schwab lors de la semaine verte internationale de Berlin
– « Bio-Plastik, das halt, was es verspricht », communiqué de presse du Fraunhofer ISC, 07/01/2015 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/MOVVM

Rédacteurs :

Sean Vavasseur, sean.vavasseur@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr