Conservation de la nature, inondations, climat : l’importance des milieux humides

Les milieux humides sont non seulement attrayants par leur qualité de hot spot de biodiversité [1], mais ils offrent également d’autres caractéristiques bénéfiques à la société. Lors d’épisodes de montée des eaux, les plaines inondables naturelles le long des rivières jouent un rôle de rétention permettant d’éviter des milliards d’euros de dégâts. De plus, chaque année, ces zones tampons absorbent 42.000 tonnes d’azote et plus de 1.000 tonnes de phosphore. Elles apportent ainsi une contribution importante à la diminution du phénomène d’eutrophisation des rivières [2].

 


Embouchure de la rivière Saale dans l’Elbe, zone avec une importante surface de plaines inondables naturelles
Crédits : André Künzelmann / UFZ

 


Forêt alluviale au milieu de l’Elbe lors des inondations printanières
Crédits : Mathias Scholz / UFZ

Ces estimations sont le résultat d’une étude [3] menée par le Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) de Leipzig (Saxe) et l’Institut Biota à Bützow (Mecklembourg-Poméranie occidentale) pour le compte de l’Agence fédérale pour la conservation de la nature (BfN). Le Ministère fédéral de l’environnement (BMU) a mis à disposition 180.000 euros de son plan de recherche environnementale pour la réalisation de ces travaux. Pour la première fois, les scientifiques ont établi une vue d’ensemble des services écosystèmiques rendus par les milieux humides allemands. Ces zones ont été évaluées à environ 15.000 kilomètres carrés pour un total de 79 cours d’eau.

 

 
[1] Un hotspot de biodiversité est une zone géographique contenant au moins 1500 espèces végétales endémiques mais qui a déjà perdu au moins 70% des espèces présentes dans leur état originel suite aux conséquences des activités anthropogéniques. La surface totale des points chauds ne représente que 2,3% de la surface de la Terre. Source : Ministère français de l’écologie, du développement durable et de l’énergie.

 
[2] Le phénomène d’eutrophisation est la pollution des cours d’eau et des mers par l’excès de nutriments utilisés dans l’agriculture. Il se traduit par une prolifération d’algues pouvant être toxiques ou néfastes à la vie naturelle.

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [3] Mathias Scholz, Dietmar Mehl, Christiane Schulz-Zunkel, Hans Dieter Kasperidus, Wanda Born et Klaus Henle (2012) : « Okosystemfunktionen von Flussauen. Analyse und Bewertung von Hochwasserretention, Nährstoffrückhalt, Kohlenstoffvorrat, Treibhausgasemissionen und Habitatfunktion. « Naturschutz und Biologische Vielfalt », cahier 124, 258 S. ISBN 978-3-7843-4024-1. L’étude complète peut être commandée sur le site BuchweltShop.de (22euros) ou bien via les publications de l’Agence fédérale pour la conservation de la nature.
– Mathias Scholz – Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) – tél. : +49341235-1644 – email : mathias.scholz@ufz.de, http://www.ufz.de/index.php?de=1766
– Christiane Schulz-Zunkel – Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) – tél. : +49341235-1725 – email : christiane.schulz@ufz.de, http://www.ufz.de/index.php?de=1766
– Dr. Wanda Born – Büro für Umweltpolitik und Umweltökonomie, Potsdam (Brandebourg) – tél. : +4933 197 6 9765
– Dr. Dr. Dietmar Mehl – Institut Biota – tél. : +4938 4619 1670 – site : http://www.institut-biota.de
– Agence fédérale pour la conservation de la nature (BfN) – tél. : +4922 8849 144 44 – site : http://www.bfn.de

 

Sources :

« Auenschutz ist effektiver Klima-, Hochwasser- und Naturschutz », communiqué de presse conjoint du Centre Helmholtz pour la recherche environnementale (UFZ) et de l’Agence fédérale pour la conservation de la nature (BfN) – 15/01/2013 – http://www.ufz.de/index.php?de=31244

 

Rédacteurs :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr