L’Université de Münster pilote le consortium international du projet de recherche « Nano3Bio »

Lancé fin 2013, le projet de recherche européen « Nano3Bio » a pour objectif l’emploi de biotechnologies afin de produire du chitosane. Ce polymère a de multiples usages, notamment en médecine, en agriculture et en traitement des eaux (voir BE Allemagne 611).

 

L’équipe du professeur Bruno Moerschbacher, de l’Institut de biologie et de biotechnologie végétale de l’Université de Münster (Rhénanie du Nord-Westphalie), est à la tête du consortium qui gère ce projet. Le regroupement, d’envergure internationale, rassemble des universités, instituts de recherche et entreprises de huit pays : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, France, Inde, Pays-Bas et Suède. En France, les parties prenantes sont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et les sociétés Lyon Ingénierie Projets (Lyon, Rhône-Alpes) et Gillet Chitosan (Nancy, Lorraine).

 

Soutenu par la Commission Européenne, le projet « Nano3Bio » recevra au total près de neuf millions d’euros, jusqu’en 2017. L’enjeu de ce programme est double. Premièrement, il vise la mise en place de méthodes de production du chitosane novatrices et durables, employant les biotechnologies. Il s’agit de trouver des alternatives à la synthèse de ce polymère, jusqu’ici essentiellement basée sur des procédés chimiques utilisant des ressources naturelles limitées (carapaces de crustacés…). Des méthodes empruntées à la biologie, plus respectueuses de l’environnement et moins gourmandes en énergie, en s’appuyant notamment sur l’emploi de champignons, bactéries et algues, seront ainsi explorées.

 

Le second enjeu est lié aux applications du chitosane qui sont nombreuses. Les secteurs de la santé, l’agriculture, le traitement de l’eau, les cosmétiques, ou l’industrie textile ont en effet recours à cette substance. Le chitosane peut ainsi pêle-mêle servir à protéger les récoltes contre l’attaque de parasites nuisibles, améliorer les propriétés cicatrisantes de certains médicaments, ou encore aider au transport de principes actifs dans les cellules humaines lors de traitements, contre le cancer notamment.

 

Au cours de leur recherche, les biologistes de l’université de Münster espèrent également trouver d’autres applications au chitosane. Cette substance possède deux propriétés prometteuses: à la fois facilement assimilable par le corps humain, et aisément biodégradable dans l’environnement.

 

Pour en savoir plus, contacts :

« De nouveaux floculants biosourcés pour le traitement de l’eau » – BE Allemagne 611 – 28/04/2013 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/72894.htm

 

Sources :

– « EU-Forschungsprojekt « Nano3Bio » startet », communiqué de presse de l’Université de Münster – 08/01/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/lCaqD
– Présentation du projet Nano3Bio, site du Service communautaire d’information sur la R&D de la Commission européenne – 30/09/2013 – http://cordis.europa.eu/projects/rcn/110454_fr.html

 

Rédacteurs :

Kenny Abbey, kenny.abbey@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr