Un cornichon de mer pour purifier l’eau de pisciculture ?

La surexploitation des mers et de ses ressources halieutiques, ajoutée à la demande toujours plus accrue pour le poisson dans l’alimentation, ont conduit à un fort développement de la pisciculture commerciale. Par conséquent, la majorité des poissons que l’on consomme aujourd’hui provient de fermes piscicoles. En dehors des élevages côtiers, il existe quelques infrastructures visant la production terrestre de poissons marins (bar, daurade, maquereau). Le maintien de la qualité de l’eau dans ces bassins sans accès à l’eau de mer naturelle est une tâche complexe.

 

 


Réservoirs d’élevage piscicole
Crédits : Institut de botanique, Université Leibniz de Hanovre

L’Université Leibniz de Hanovre (Basse-Saxe) mène un projet novateur de purification de l’eau issue des piscicultures avec des plantes tolérantes au sel, comme l’aster maritime ou la salicorne, surnommée « cornichon de mer ». Ces plantes utilisent les nutriments excédentaires issus des déjections des animaux permettant ainsi de recycler l’eau de mer artificielle. Les chercheurs de Hanovre testent ces plantes dans des bassins expérimentaux où les plantes poussent en eau, sur des plaques en polystyrène flottantes.


Les différentes espèces d’halophytes expérimentales dans leurs lysimètres
Crédits : Institut de botanique, Université Leibniz de Hanovre

Les résultats seront utilisés pour la réalisation d’un système intégré poisson-plantes dans une unité de production piscicole de Völklingen (Sarre). Une serre de culture de 300 mètres carrés sera construite et connectée aux bassins de pisciculture dans les prochaines années. Les partenaires de ce projet sont la Fondation fédérale pour l’environnement (Deutschen Bundesstiftung Umwelt DBU), l’Université des Sciences Appliquées de la Sarre (Hochschule für Technik und Wirtschaft) et l’entreprise Neomar [1]. L’impact environnemental de ce nouveau système de traitement sera évalué par l’Institut d’écologie appliquée (Oko-Institut e.V) de Fribourg (Bade-Wurtemberg).


Schéma du système fermé de production piscicole
Crédits : Institut de botanique, Université Leibniz de Hanovre

La particularité de ce projet est que la plante n’est pas seulement utilisée comme biofiltre, mais sera également récoltée pour l’alimentation humaine. Le choix de la responsable du projet, Jutta Papenbrock de l’Institut de botanique de l’Université Leibniz, s’est porté sur des plantes tolérantes au sel qui pourront aussi être consommées. En effet, dans certaines régions côtières de France, la salicorne se retrouve dans les restaurants et sur les étals de marché.


Pousses de salicornes en milieu naturel
Crédits : Institut de botanique, Université Leibniz de Hanovre

[1] Liste des partenaires du projet :
– Université Leibniz de Hanovre – (en anglais) http://www.uni-hannover.de/en/index.php
– Fondation fédérale pour l’environnement (Deutschen Bundesstiftung Umwelt) – (en anglais) http://www.dbu.de/
– Université des Sciences Appliquées de la Sarre (Hochschule für Technik und Wirtschaft) – (en anglais) http://www.htw-saarland.de/index_html/view?set_language=en
– Neomar – (en allemand) http://redirectix.bulletins-electroniques.com/UwwVM

 

Pour en savoir plus, contacts :

Prof. Jutta Papenbrock, Institut de botanique, Université Leibniz de Hanovre – tél. : +49 511 762 3788 – email : jutta.papenbrock@botanik.uni-hannover.de

 

Sources :

« Wozu Spargel im Meerwasser? » communiqué de presse de l’Université Leibniz de Hanovre – 21/12/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/5ng9S

 

Rédacteurs :

Clément Guyot, clement.guyot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr