Netspeak, ou rédiger des textes en anglais aussi bien qu’un locuteur natif

Les chercheurs du département Informatique et Medias de l’Université de Weimar (Thuringe) ont développé un moteur de correction littéraire et grammaticale pour l’anglais qui diffère des autres applications disponibles, dans le sens où il aide non pas à traduire mais à corriger les structures rédigées en anglais par l’utilisateur, permettant ainsi d’améliorer le sens linguistique et l’apprentissage de ce dernier.

 

L’utilité de ce programme réside dans le fait que les cursus universitaires étant de plus en plus orientés à l’international, il est de plus en plus demandé, en Allemagne comme en France, aux étudiants de lire des textes et d’écrire des articles en anglais. Et si leur niveau leur permet d’écrire directement en langue anglaise sans besoin de passer par leur langue maternelle (et donc de traduction systématique), des doutes sur les structures usuelles ou grammaticales peuvent persister, d’où le besoin d’un nouvel outil. « J’écris presque quotidiennement des textes scientifiques en anglais, et me suis souvent posé la question : est-ce que d’autres professionnels anglophones auraient écrit la même chose à ma place? », souligne un des développeurs du programme « Netscape Peak », chercheur en informatique de Weimar. En collaboration avec Michael Gorski et Benno Stein de la Faculté des médias de l’Université de Weimar, il a conçu un service Web intelligent, développé par les chercheurs pour les chercheurs, et répondant à la question : laquelle des déclinaisons possibles d’un mot, ou des structures d’une expression, correspond le mieux à la phrase recherchée?

 

L’équipe des médias informatiques a ainsi développé un programme qui considère non seulement des mots isolés en anglais, mais aussi des blocs de mots clés ou des expressions usuelles, qui seront comparés statistiquement à l’ensemble du contenu disponible sur internet afin de donner une correction grammaticale ou sémantique pertinente, contribuant ainsi à améliorer le sens linguistique du rédacteur. Il diffère des services existants qui ne proposent qu’une traduction de mots décontextualisés, ou les outils Google qui, en comparant une phrase rédigée en langue maternelle à une liste limitée de textes de référence, traduisent des phrases entières de façon correcte mais n’en corrigent pas la structure. Le système Netspeak mélange ainsi ces différents concepts de mots clés et de comparaison en ligne, et permet d’obtenir une correction sémantique d’expressions grammaticales ou consacrées à partir d’un ou deux mots clés. Par exemple, en cherchant la bonne préposition entre « wait » et « your answer », il suffit d’écrire « wait answer », et Netspeak propose une aide à la décision : 83,5% de tous les auteurs sur Internet auraient utilisé le terme « wait for your answer », alors que seulement 4% ont écrit : « wait on your answer ». Le service Web est également efficace pour corriger l’ordre des éléments d’une phrase. Par exemple, il montre qu’il est plus probable à 81% d’écrire « for members only » plutôt que « only for members ». Pour cela, Netspeak recherche toutes les formulations du Web émergent avec les mots clés et calcule leur fréquence d’utilisation. « Notre objectif avec Netspeak n’est pas de traduire, mais de rendre l’écriture dans les langues étrangères plus facile et intuitive, sans passer par la langue maternelle », a déclaré un chercheur de l’équipe.

 

Vous pouvez déjà tester la première version du programme sur http://www.netspeak.org

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

Site de l’Université de Weimar : http://www.uni-weimar.de/cms/

 

Source :

« Mit Netspeak englische Texte wie ein Muttersprachler schreiben », dépêche idw – 23/05/2011 – http://idw-online.de/pages/de/news424389

 

Rédacteur :

Charles Collet, charles.collet@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr