Des bus à hydrogène en service à Karlsruhe

L’hydrogène sera peut-être un des éléments clés du futur énergétique, car il peut jouer un rôle de dispositif de stockage de l’énergie produite par les sources renouvelables ou de carburant dans les piles à combustibles. En France, le CEA est un acteur important et en Allemagne, les recherches sur ce vaste sujet sont soutenues dans le cadre d’un plan fédéral, le Programme national d’innovation pour les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible (NIP) [1].

 

L’Institut technologique de Karlsruhe (KIT, Bade-Wurtemberg) participe à l’effort de recherche sur le sujet et vient ainsi d’inaugurer une station de ravitaillement en hydrogène sur son campus Nord. Le but est de recharger en carburant les deux nouveaux bus dotés de piles à combustible qui vont effectuer la navette entre les différents sites du KIT. Ce projet a été soutenu à hauteur de 3,2 millions d’euros par le Ministère de l’écologie du Land de Bade-Wurtemberg.

 

Peter Fritz, le vice-président de la recherche et de l’innovation du KIT, a déclaré à l’occasion : « Le lancement de ces bus et de cette station est une étape importante dans le développement d’infrastructures dédiées à l’hydrogène au sein du KIT. L’objectif est d’avoir ici une plate-forme technologique pour la recherche et le développement, au sein de laquelle nous allons favoriser un hydrogène « vert », produit à partir de sources d’énergie renouvelables. » Helmfried Meinel, le directeur du cabinet du Ministère, défend aussi le projet, argumentant que « la pile à combustible est une des technologies clés de l’avenir, tant pour la mobilité que pour la production d’électricité. »

 

D’un point de vue caractéristique, il est à noter que la station peut fournir 80 kg d’hydrogène par jour, ce qui représente l’équivalent de trois réservoirs pleins ; en outre, le chargement d’un bus prend environ 20 minutes ; enfin, les bus qui vont assurer la navette entre les différents sites du KIT devraient permettre d’assurer le transport d’environ 80.000 passagers par an. Grâce à cette fréquentation, il sera possible de tester la technologie sur une utilisation quotidienne et sur un nombre relativement important d’usagers.

 

Une des difficultés de l’hydrogène réside pour l’instant dans sa production. Celle-ci requiert en effet une grande quantité d’électricité afin de réaliser l’électrolyse, procédé actuellement le plus répandu pour fabriquer le carburant. Environ 80 chercheurs du KIT travaillent actuellement sur l’hydrogène afin de développer de nouvelles méthodes de production, notamment à partir de la biomasse. L’objectif est de tester ces méthodes à grande échelle, la station de rechargement représentant un débouché intéressant. L’approche du KIT concernant cette technologie démontre leur stratégie globale autour de la problématique de l’hydrogène puisqu’elle privilégie une vue d’ensemble de la chaîne : de la production de la substance, en passant par son utilisation, jusqu’aux dispositifs de sécurité nécessaires.

 

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Pour plus d’informations sur le programme NIP, voir le bulletin électronique : « Assemblée générale du programme national d’innovation pour les technologies de l’hydrogène et des piles à combustible (NIP) », BE Allemagne 548 – 17/11/2011 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68199.htm
– Margarete Lehné, du service de presse du KIT – tél. : + 49 721 608 48121- email : margarete lehne@kit edu

 

Sources :

« KIT startet Linienbetrieb mit Wasserstoffbussen », communiqué de presse du KIT – 11/06/2013 – http://www.kit.edu/besuchen/pi_2013_13080.php

 

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr