Premiers résultats du test de biocarburant sur un avion de ligne de la Lufthansa

Entre le 15 juillet et le 27 décembre 2011, la Lufthansa a testé l’introduction de biocarburant sur un Airbus A321 effectuant quatre fois par jour l’aller-retour Francfort-sur-le-Main (Hesse) – Hambourg, soit un total de 1.187 vols. L’un des deux réacteurs était alimenté à moitié avec du kérosène, l’autre moitié avec du biocarburant. Le second réacteur quant à lui était uniquement alimenté en kérosène [1].

Des chercheurs de l’Institut de technologies de combustion de Stuttgart (Bade-Wurtemberg) du Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) ont mesuré et comparé les substances toxiques contenues dans les gaz de combustion émis par les deux réacteurs en fonctionnement. Pour cela, ils ont installé une sonde derrière les réacteurs, ainsi qu’un conduit reliant les gaz émis à des instruments d’analyse. Les mesures ont été réalisées de nuit, à l’aérodrome Lufthansa de Fuhlsbüttel (Hambourg), où les phases de décollage, montée initiale et vol d’approche ont pu être simulées au sol. « Ces mesures ont montré que s’agissant des émissions de substances toxiques, le bio-kérosène est au moins équivalent au kérosène conventionnel. Dans les gaz de combustion des deux réacteurs, des valeurs semblables d’oxyde d’azote et de monoxyde de carbone ont pu être mesurées », résume Manfred Aigner, Directeur de l’Institut DLR de technologies de combustion.

Par ailleurs, les équipes de Lufthansa Technik ont constaté que le débit massique de carburant est plus faible d’environ 1% pour le réacteur alimenté à moitié avec du biocarburant. Ceci provient du fait que le mélange constitué de bio-kérosène possède une densité énergétique en moyenne 1% plus élevée que le kérosène conventionnel. De plus, tous les composants du circuit carburant entre le réservoir et le réacteur étaient en très bon état. Le bio-kérosène employé par la Lufthansa était issu de l’entreprise Neste Oil, et provenait en grande partie d’huile de Jatropha, d’huile de colza et de graisses animales.

Ce projet bénéficie d’un financement de 2,5 millions d’euros du Ministère fédéral de l’économie et de la technologie (BMWi) dans le cadre du programme de recherche aéronautique LuFo [2].

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] L’annonce du début du projet avait fait l’objet d’un BE : « En bref : Test de biocarburant par la Lufthansa sur un vol régulier- Un nouvel acier haute performance pour l’industrie automobile », BE Allemagne 535 – 21/07/2011 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/67354.htm
– [2] Plus d’informations sur le programme de recherche aéronautique LuFo (en allemand) : http://www.dlr.de/pt-lf/
– Prof. Dr. Manfred Aigner, Directeur de l’Institut DLR de technologies de combustion de Stuttgart – tél. : +49 711 6862-309, fax : +49 711 6862-578 – email : manfred.aigner@dlr.de

 

Sources :

« Biokerosin bewährt sich im Flugbetrieb », communiqué de presse du DLR – 09/03/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ZT7a9

 

Rédacteurs :

Lucas Ansart, lucas.ansart@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr