Soirée parlementaire à l’Ambassade des Pays-Bas : la politique de développement de l’électromobilité en débat

Le 26 novembre 2015, s’est tenu à l’Ambassade des Pays-Bas une soirée parlementaire sur l’électromobilité. Celle-ci s’inscrit dans un contexte de développement de la filière, au niveau législatif comme au niveau industriel, après la conférence nationale sur l’électromobilité, l’entrée en vigueur de la loi sur l’électromobilité (EmoG) en juin 2015 et le salon de l’automobile de Francfort en septembre 2015.

 

L’objectif affiché de l’Allemagne en matière d’électromobilité est de se doter d’un million de véhicules électriques d’ici 2020, et d’être le principal fournisseur dans le monde de technologies pour l’électromobilité, pour les batteries comme pour les véhicules. Pour parvenir à cet objectif, les investissements provenant de l’industrie s’élèvent à 17 Mrd€ et les financements publics à 1,5 Mrd€. La feuille de route prévoit plusieurs étapes : la préparation au marché par de la R&D, de la formation et de la normalisation, l’introduction sur le marché et la mise en place d’infrastructures de rechargement des batteries, et enfin l’élaboration d’un modèle économique soutenable pour le fonctionnement de la filière. Parallèlement, 10 000 bornes de recharges doivent être installées, dont 85 % sur des emplacements à usage privé et 15 % sur la voie publique. L’Allemagne souhaite se positionner sur le segment de l’élaboration des batteries en profitant de son savoir-faire dans le secteur des composants électroniques. Le but étant de garantir une indépendance technologique vis-à-vis de l’Asie.

 

Le marché du véhicule électrique en Allemagne peine à se développer, faute de bénéfices issus de la vente des véhicules. En suivant la tendance actuelle de développement de l’électromobilité, le nombre de véhicules électriques en 2020 devrait atteindre environ 400 000 unités. Des mesures supplémentaires sont attendues début 2016 pour tenter de rattraper le retard quant à l’objectif d’un million de véhicules électriques sur les routes allemandes en 2020. Elles pourraient concerner des financements publics directs pour encourager davantage l’acte d’achat.

 

De plus, l’offre de bornes de rechargement doit être proportionnée au nombre de véhicules en circulation. Un manque de rentabilité des premières bornes à rechargement a ralenti leur politique de mise en place. Des dispositions sont préconisées pour pallier à ces premiers échecs : un financement direct pour l’installation des bornes de recharge en fonction des besoins, l’établissement d’infrastructures de recharges pour les voitures de service dans les entreprises, la définition des caractéristiques d’une borne de recharge au regard des législations en vigueur dans le secteur de l’énergie et du bureau international des poids et mesures et enfin, un plan de fabrication à la chaîne de bornes à rechargement rapide.

 

 

Plus d’informations :

 

 

Source : Participation du rédacteur à l’évènement (Berlin, le 27 novembre 2015).

 

Rédacteur : Aurélien Gaufrès, aurelien.gaufres[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr