La synthèse de la zéolithe devenue un jeu d’enfant

 

Svetlana Mintova du Laboratoire catalyse et spectrochimie de Caen (LCS-ENSICAEN) et Thomas Bein, Professeur à l’Université Ludwig-Maximilian de Munich (LMU, Bavière) ont, grâce à un financement de la « Nanosystems Initiative Munich » [1], synthétisé une nouvelle forme de zéolithe. La coopération entre le LCS-ENSICAEN et le Centre pour les nanosciences de la LMU existe déjà depuis près de 12 ans. Leur travail a fait l’objet d’une publication dans le périodique « Science& Technologies » de décembre 2011 [2].


Cristaux de zéolithe
Crédits : Nanosytems Initiative Munich/ Thomas Bein

La zéolithe, dont 200 formes sont connues à ce jour, est un matériau très poreux formé de structures cristallines, ayant des propriétés filtrantes du fait de ses pores uniformes et de sa grande surface interne. Agissant tel un tamis moléculaire, elle est généralement utilisée dans la fabrication d’adoucisseurs d’eau ou encore dans l’industrie pétrochimique. Elle pourrait même servir à filtrer l’eau polluée par la centrale de Fukushima selon Thomas Bein.

La synthèse de la zéolithe nécessite normalement l’utilisation d’agents structurants très onéreux tels que l’éther couronne (18-C-6) [3]. La zéolithe synthétisée à la LMU est une forme très stable, disposant de nano-cristaux les plus petits connus, avec une structure à très larges pores. Elle possède un avantage certain : elle peut être produite à moindre coût et en peu de temps. De plus, la synthèse de la zéolithe a été réalisée quasiment à température ambiante (30°C) alors qu’en temps normal, elle se fait entre 60 et 200°C.

Les chercheurs sont persuadés que cette micro-zéolithe trouvera beaucoup d’applications, notamment pour la catalyse de grosses molécules ou encore pour la conception de nanostructures telles que des films ultrafins ou des membranes et capteurs chimiques.

[1] Cluster d’excellence créé en Bavière en 2006 et regroupant des chercheurs de l’Université technique de Munich (TUM), de l’Université d’Augsbourg, de la LMU, de l’Université des sciences appliquées de Munich, du Musée allemand de Munich, de l’Institut Max Planck d’optique quantique (Garching) et de l’Institut Max Planck de biochimie (Martinsried).

[3] Polyéther macrocyclique (formé par l’assemblage de 10 atomes d’oxygène et de carbone ou plus).

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [2] Publication originale : « Capturing Ultrasmall EMT Zeolite from Template-Free Systems », Science online – 8/12/2011 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/tAGX2
– Site internet du du Laboratoire catalyse et spectrochimie de Caen : http://www-lcs.ensicaen.fr
– Site internet de  » Nanosytems Initiative Munich » (en anglais) : http://www.nano-initiative-munich.de/
– Site internet du groupe de Thomas Bein (en allemand) : http://bein.cup.uni-muenchen.de/
– Prof.Dr. Thomas Bein – Département de chimie, Nanosytems Initiative Munich – tél. : 0049 089 2180 77623

 

Sources :

« Zeolith-Synthese leicht gemacht: Anwendungen in Chemie und Industrie denkbar », communiqué de presse l’Université Ludwig Maximilian de Munich – 12/12/2011 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/0Cs53

 

Rédacteurs :

Haoua Maïano, bfhz@lrz.tu-muenchen.de – https://www.science-allemagne.fr/