Nouveaux éléments de compréhension de la sclérose en plaque

Une équipe internationale de chercheurs comprenant plusieurs organismes de recherche allemands a découvert 29 nouveaux facteurs de prédispositions à la sclérose en plaque [1], permettant de mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à l’apparition de la maladie. Un grand nombre des gènes correspondants aux variants génétiques découverts interagissent notamment de façon directe avec le système immunitaire. Les résultats de l’étude ont été publiés dans le journal « Nature » le 11 août 2011 [2].

 

Les chercheurs ont analysé le génome de 9.772 patients et 17.376 individus sains. Ils ont ainsi pu confirmer 23 variants génétiques déjà connus et ont identifié 29 nouveaux facteurs de prédisposition associés à l’apparition de la sclérose en plaque.

 

D’une part, les chercheurs ont pu mettre en exergue qu’une grande partie de ces facteurs joue un rôle essentiel dans les activités du système immunitaire, en particulier pour le fonctionnement des cellules T et l’activation des interleukines. Les cellules T font partie des globules blancs et sont responsables du déclenchement d’une réponse immunitaire contre les substances du non-soi. Un tiers de ces gènes nouvellement identifiés avaient de plus déjà été associés à d’autres maladies auto-immunes telles que la maladie de Crohn ou le diabète de type 1. Ceci pourrait signifier que les mécanismes à l’origine de différentes maladies auto-immunes sont semblables.

 

D’autre part, les chercheurs ont également trouvé deux gènes impliqués dans le métabolisme de la vitamine D. De précédentes études avaient déjà suggéré un lien entre la carence en vitamine D et un risque élevé de sclérose en plaque. Ceci pourrait donc expliquer le rapport entre les facteurs de risque génétiques et environnementaux de la sclérose en plaque.

 

250 scientifiques de 23 équipes situées dans 15 pays différents ont participé à l’étude. Ils ont collaboré au sein du Consortium international de génétique de la sclérose en plaque (IMSGC) [3] sous la direction de l’Université de Cambridge et du Consortium du Wellcome Trust [4] mené par l’Université d’Oxford. La Clinique universitaire de Schleswig-Holstein (UKSH), le Cluster d’excellence de recherche en inflammation de Schleswig-Holstein ainsi que la Clinique « Rechts der Isar » de l’Université technique de Munich ont tous trois été impliqués dans le projet. La France a aussi participé à cette étude et était représentée par le Réseau Français d’Etude Génétique de la Sclérose en Plaques (REFGENSEP) et le Centre National de Génotypage (CNG) [5].

 

Du côté de l’Allemagne, les recherches ont été financées par le Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF) et le réseau de compétences sclérose en plaque (Krankheitsbezogenen Kompetenznetz Multiple Sklerose (KKNMS)).

 

Pour en savoir plus, contacts :

 

  • [1] Pour plus d’informations sur la sclérose en plaque vous pouvez consulter le dossier d’information de l’Inserm : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Rr1e1
  • [2] Publication originale : « Genetic risk and a primary role for cell-mediated immune mechanisms in multiple sclerosis » -15/07/2011 – http://www.nature.com/nature/journal/v476/n7359/full/nature10251.html
  • [3] « International Multiple Sclerosis Genetics Consortium » – https://www.imsgc.org/
  • [4] « Wellcome Trust Case Control Consortium » – https://www.wtccc.org.uk/index.shtml
  • [5] Pour plus d’informations sur la participation de le France : « Identification de nouveaux facteurs de prédisposition génétique à la sclérose en plaques : une avancée majeure dans la connaissance des mécanismes biologiques de la maladie. », communiqué de presse du CNRS – 11/08/2011 – http://www2.cnrs.fr/presse/communique/2246.htm

 

  • Univ.-Prof. Dr. Bernhard Hemmer, Directeur de la Clinique et polyclinique de neurologie – Clinique « Rechts der Isar », Université technique de Munich – tél. : 004989 4140 4601 – email : neurologie@lrz.tu-muenchen.de
  • Prof. Dr. Stefan Schreiber – Clinique universitaire de Schleswig-Holstein, Centre d’excellence de médecine inflammatoire, Campus Kiel, Arnold-Heller-Str. 3, 24105 Kiel – tél. : 0049431/597-5901/02
  • Prof. Dr. Dr. Gregor Kuhlenbäumer – Institut de médecine expérimentale, Arnold-Heller-Str. 3, 24105 Kiel – tél. : 0049431/597-8806

– Prof. Dr. rer.nat. Andre Franke, Institut de biologie moléculaire clinique (IKMB), Christian-Albrechts-Universität Kiel – tél. : 0049431/597-4138

Source :

  • « Immunsystem entscheidend für Multiple Sklerose verantwortlich », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université Christian Albrecht de Kiel – 11/08/2011 – http://idw-online.de/pages/de/news436316
  • « Multiple Sklerose ist eine Krankheit des Immunsystems », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université technique de Munich – 10/08/2011 – http://idw-online.de/pages/de/news436199

Rédacteur :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/