Projet européen pour la capture et la séquestration du carbone dans les cimenteries

Un consortium de recherche européen comprenant, notamment, des partenaires allemands, norvégiens et italiens, a lancé le projet CEMCAP pour la capture et la séquestration du carbone dans la production de ciment. Au niveau académique l’université de Stuttgart (Bade-Wurtemberg, Allemagne), la fondation SINTEF (Norvège, coordinateur du projet) ou encore l’université polytechnique de Milan (Italie), entre autres, assureront les études de faisabilité, tandis que les cimentiers Heidelberg, CTG et Norcem apporteront leur expérience du terrain.

 

L’objectif du projet est de réduire l’empreinte carbone des cimenteries (environ 6% des émissions mondiales de CO2), due en grande partie à l’incinération des minerais riches en calcaires qui libère une grande quantité de CO2 (2/3 du bilan carbone du ciment, le derniers tiers provenant de la consommation d’énergie). Pour capturer ces émissions, les scientifiques de Stuttgart vont étudier et optimiser deux techniques.

 

  • Le procédé d’oxycombustion permet d’augmenter la concentration en CO2 des gaz d’échappement en injectant du dioxygène pur qui réduit la formation d’oxydes d’azotes (NOx). Il est ensuite possible de liquéfier ce gaz à forte teneur en CO2 pour le stocker, par exemple dans une couche géologique (technologie dite de séquestration du carbone ou de carbone capture and storage en anglais, CCS).

 

  • Le procédé de « boucle calcium » utilise les propriétés du carbonate de calcium (CaCO3) qui, lors de son incinération dans un premier réacteur, libère du dioxyde de carbone pur adapté à la liquéfaction et au stockage. Les oxydes de calcium solide (CaO) sont récupérés et placés dans un second réacteur, en contact avec les gaz d’échappement de la cimenterie à forte concentration en CO2. Le dioxyde de carbone précipite alors sous forme de carbonate de calcium. Ce dernier est ensuite introduit dans le premier réacteur où il va être de nouveau incinéré pour récupérer du dioxyde de carbone pur. Cette boucle peut théoriquement être répétée à l’infini, cependant les propriétés du CaCO3 se dégradent avec le temps et il est nécessaire de purger le cycle à intervalle régulier.

 

CEMCAP a débuté en mai 2015 et a reçu le soutien du programme horizon 2020. Il devrait se poursuivre, pour la phase expérimentale, jusqu’en 2017. Les dernières analyses et le rapport final devraient quant à eux être terminés en 2018.

 

 

Plus d’informations :

 

Source : « Internationales Konsortium untersucht Abscheidetechnologien zur CO2-Reduktion in der Zementindustrie », Communiqué de presse de l’université de Stuttgart, 21/01/2016 – http://www.uni-stuttgart.de/hkom/presseservice/pressemitteilungen/2016/005_zement.html

 

Rédacteur : Sean Vavasseur, sean.vavasseur[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr