Une puce contre la sur-fertilisation du sol

 

Les eaux souterraines, les rivières et les eaux côtières sont régulièrement contaminées par les nitrates. L’origine de cette pollution est principalement attribuée aux engrais azotés utilisés dans l’agriculture. Une nouvelle puce électronique permettrait de mesurer en quelques minutes la teneur du sol en nutriments et éviter ainsi les excès de fertilisants.

Des chercheurs du centre « Microsystems » de l’Université de Brême et de l’Université technique de Vienne (Autriche), en collaboration avec des partenaires académiques et industriels, ont développé dans le cadre du projet européen OPTIFERT [1] une micropuce qui indique la teneur en éléments chimiques du sol.

Une demi-cuillère à café d’échantillon de terre est mélangée à de l’eau et est ensuite filtrée. La solution entre alors dans un capillaire où sous l’action d’un champ électrique, les différents composants chimiques de la solution migreront à des vitesses différentes. La puce enregistre alors les différentes mobilités et détermine la composition du sol en éléments nutritifs. « Le dispositif est équipé du système GPS, de sorte que l’emplacement géographique des échantillons et les résultats des tests soient associés », explique Michael Vellekoop, chef du projet au Département de Physique et électronique à l’Institut pour les microcapteurs et microsystèmes de Brême. Ces analyses permettent alors à l’agriculteur de fertiliser son champ uniquement en fonction des besoins. « Il s’agit d’une fertilisation très ciblée du champ. Nous parlons d’une agriculture de précision », ajoute Michael Vellekoop. L’épandage d’une quantité déterminée d’engrais est ensuite effectué par un système combinant irrigation et épandage, conçu par le Centre de transfert technologique de Bremerhaven (ttz Bremerhaven, Brême) et l’entreprise Hydro-Air de Brandebourg (Brandebourg).

Si la méthode a déjà fait ses preuves sur le terrain, sa praticité reste toutefois à améliorer. Si la puce est commercialisée, ce qui est prévu pour les années à venir, elle pourra empêcher une sur-fertilisation des terres, réduisant à la fois l’utilisation d’engrais et leurs coûts d’application pour l’agriculteur.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Le projet OPTIFERT a pour but de développer un système combiné d’irrigation et d’épandage. D’une durée de deux ans, il a débuté en décembre 2011. Page du projet : http://www.optifert.eu/
– Michael Vellekoop, chef du projet au Département de Physique et électronique, Institut pour les microcapteurs et microsystèmes de Brême – tél. : +49 421 218 62604 – email : mvellekoop@imsas.uni-bremen.de

 

Sources :

« Mit dem Chip gegen Uberdüngung des Bodens », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université de Brême – 26/08/2013 – http://idw-online.de/pages/en/news548372

 

Rédacteurs :

Aurélien Filiali, aurelien.filiali@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/