La 12ème longue Nuit de la science à Berlin (Lange Nacht der Wissenschaften)

 

Le 2 juin 2012 s’est tenue à Berlin la 12ème édition de la nuit de la science. 73 institutions réparties entre Berlin et Potsdam ont ainsi ouvert leurs portes à 185.000 visiteurs à travers plus de 2.500 manifestations et événements.

Parmi les présentations les plus marquantes, la smartbike est notamment à retenir. Cette bicyclette, réalisation du centre d’innovation Connected Living, permet grâce à un écran en 3 dimensions, d’effectuer un tour de vélo virtuel dans la ville de son choix. Le pouls, la vitesse et les calories brûlées sont également affichées.

Autre innovation amusante, la Panoramawurfkamera [1] réalisée par une équipe de jeunes diplômés de l’Université Technique de Berlin (TU-Berlin), dirigée par Jonas Pfeil. Après son lancement en l’air, celle-ci prend automatiquement au moment de son ascension une image de l’environnement. A l’aide des 36 capteurs d’images qui la composent, la Panoramawurfkamera est à même de réaliser un panorama sphérique. En effet, l’appareil photo utilise 36 foyers fixes de 2 méga pixels mobiles. Les modules de photo sont montés dans un châssis robuste 3D-imprimé, de forme sphérique. Le boîtier est rempli avec de la mousse. L’appareil contient un accéléromètre pour mesurer l’accélération du lancement. Son intégration permet de prédire le temps de montée au plus haut point, où la capture d’image est déclenchée. Ensuite, les images sont téléchargées en quelques secondes via un port USB et automatiquement envoyées à la visionneuse panoramique sphérique de l’équipe de la TU-Berlin. Cette dernière permet aux utilisateurs d’explorer de manière interactive une représentation complète de l’environnement capturé.

Exemples de réalisations de la Panoramawurfkamera (vidéo en anglais)
Crédits : jonaspfeil

Technique et histoire se rencontrent en outre dans le « Stasi-puzzle  » [2] proposé par l’Institut Fraunhofer pour le développement d’unités de production et de techniques de construction (IPK) de Berlin. Le projet consiste en une reconstitution par numérisation de documents ayant été récupérés et déchiquetés par le Ministère de la Sécurité d’Etat, la Stasi. Bertram Nickolay, à la tête du département pour les systèmes de sécurité à l’IPK, explique que la machine repose sur une méthode de reconnaissance et d’analyse automatique des couleurs, textures, écritures, scripts et dimensions. Prenant en compte ces différents aspects, la machine va reconstituer automatiquement les documents fragmentés, comme les pièces d’un puzzle.

Il est cependant nécessaire au préalable de numériser les fragments. Cette étape est prise en charge par la Société Arvato Direct Services GmbH. De cette coopération est né un nouveau concept de numérisation. Les fragments de papier peuvent ainsi être simplement insérés dans la machine sans traitement préalable et seront scannés simultanément des deux cotés. Les images sont ensuite classées par catégorie et archivées dans une banque de données. Le projet principal prévoit le traitement de 15.800 sacs de documents déchiquetés à la chute du mur.

Preuve que la Nuit de la science n’est pas limitée aux sciences « dures », de nombreux ateliers organisés par l’Université libre de Berlin (FU) proposaient des conseils et astuces pour apprendre, qui l’anglais, qui le polonais de façon autonome.

Autre rendez-vous phare de la « Lange Nacht der Wissenschaften » : les sept minutes du savoir. Il s’agit de mini-conférences au cours desquelles des doctorants issus de l’Université Humboldt présentent leurs travaux de recherche en 7 minutes. Divertissement, pédagogie et véracité sont les trois critères sur lesquels le public doit juger de la qualité des présentations des jeunes chercheurs.

Dans le registre médical, la 12ème édition de la Longue Nuit de la Science menait également sur les traces des agents pathogènes. La tuberculose représente effectivement toujours un important risque sanitaire en Ukraine comme dans l’est de l’Europe. A travers différents ateliers et projections organisés par l’Institut Robert-Koch, les visiteurs ont pu être sensibilisés au problème de la tuberculose ainsi que recevoir des informations pratiques sur les risques et les traitements disponibles.

Fort du succès des années précédentes, la Longue Nuit de la Science confirme, avec des propositions moins conventionnelles, plus transversales et la touche d’humour de cette 12ème édition, être un rendez-vous incontournable pour les amateurs de sciences et pour le grand public en général. Elle est à mettre au crédit des efforts importants faits ces dernières années par l’Allemagne pour rapprocher « science et citoyen ».

[1] Panoramawurfkamera, littéralement « Appareil photo panoramique à lancer »

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Plus de détails sur la Panoramawurfkamera : http://jonaspfeil.de/ballcamera
– [2] Plus de détails sur le projet « Stasi-puzzle » : http://www.caa.tuwien.ac.at/cvl/research/dir/the-stasi-puzzle-en.pdf
– Plus d’informations sur la longue nuit de la science : http://www.langenachtderwissenschaften.de

 

Source :

« Späte Erkenntnis », article du Tagespiegel – 01/062012 – http://www.tagesspiegel.de/berlin/spaete-erkenntnis/6695878.html

 

Rédacteur :

Brice Arnaudeau, brice.arnaudeau@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr