L’Internet des choses : projet européen d’architecture intégrée mené par l’Allemagne

Internet a révolutionné la façon dont nous faisons des affaires, dont nous communiquons et nous interagissons. Cependant l’interconnexion entre les nombreux systèmes de données, même si elle reste un concept simple, représente de nombreux défis. Des chercheurs et des industriels européens ont ainsi uni leurs forces pour rapprocher via Internet des objets de la vie quotidienne et permettre un échange d’information facilité : le projet IOT-A (« Internet of things architecture »), dirigé par la société allemande VDI/VDE Innovation + Technik GmbH, est soutenu à hauteur de 12 millions d’euros au titre du septième programme-cadre européen pour la R&D.

 

Les partenaires du projet IOT-A développent un modèle d’architecture de référence qui permettra à tous les objets et systèmes de données de se connecter entre eux via Internet, optimisant ainsi l’interopérabilité des technologies. D’après le consortium, composé de 20 membres, les avantages d’un modèle d’interaction en temps réel sont nombreux. Il permettrait par exemple d’aboutir à de meilleurs soins de santé, à des réductions en termes de coûts énergétiques, à des chaînes d’approvisionnement plus sûres et à une congestion du trafic réduite.

 

L’équipe travaille sur deux cas pratiques novateurs pour démontrer ces avantages logistiques dans le contexte d’une architecture ouverte et consolidée de « l’Internet des choses ». Par exemple, afin d’optimiser la recherche d’information et la mobilité dans les centres commerciaux, et ainsi fusionner l’univers de l’achat en ligne avec l’expérience physique, le projet IOT-A développe des systèmes qui permettront aux visiteurs de bénéficier de services numériques et de conseils personnalisés. Le laboratoire SAP en recherche vivante basé à Regensdorf a ainsi ouvert un magasin du futur (« The Future Retail Center »), qui offre aux scientifiques la possibilité de simuler ce genre d’expérience individuelle avancée en connectant par RFID tous les produits présents, avec les goûts et les budgets des clients, par l’intermédiaire de leur smartphone. Différents produits et offres spéciales sont recommandés en fonction des préférences du consommateur, de son historique commercial dans le lieu d’achat et de sa gamme de prix habituelle, puis sont indiqués géographiquement sur son téléphone afin de rendre la navigation plus aisée. D’autres détails sur le produit peuvent être également consultés par avance sur l’écran, tels que les ingrédients, la valeur nutritive, l’empreinte carbone, ou le site de production.

 

De même, deux sites hospitaliers en Espagne et en Italie testent des moyens de surveillance à distance des informations vitales des patients. L’équipe IOT-A explique que l’application développée permet de transférer les données du patient à l’hôpital le plus proche et d’évaluer automatiquement les changements physiologiques importants qu’il a connus. Au cas où des déviations majeures sont constatées et un soutien s’avère nécessaire, une aide médicale sera proposée. Ce test est également mené dans d’autres projets de Cloud Computing en Allemagne dans lesquels les données des médecins et des assurances maladie sont croisées afin d’orienter le patient vers un parcours médical plus cohérent ou plus efficace, ce qui laisse aussi supposer des problèmes de confidentialité des données.

 

Ainsi, bien que le concept soit simple, son application est confrontée à un certain nombre de défis. Beaucoup de dispositifs aujourd’hui (à partir de téléphones mobiles pour les étiquettes RFID) peuvent se connecter à l’Internet. Et comme les connexions sont souvent contrôlées par des pare-feux ou sont à autorisation restreinte, tels que les intranets d’entreprise, IOT-A développe un standard pour les capteurs, avec lequel les entreprises, les entités publiques, et les individus peuvent communiquer sans contrainte, de façon similaire à des sites Web de crowd-sourcing.

 

D’après les partenaires, l’avantage du modèle IOT-A est donc qu’un « point commun » pour les capteurs sera établi, lequel donnera aux particuliers, aux entreprises et aux administrations les moyens de se connecter aux sites web sans restriction. Un des nombreux exemples possibles est l’utilisation d’un réseau de capteurs environnementaux dans une ville intelligente, par lequel des institutions locales et régionales, et même des instituts de recherche à l’étranger, pourraient se connecter, partager et étudier les informations climatiques en temps réel.

 

Les partenaires du projet IOT-A sont originaires de Belgique (NXP Semiconductors), de France (CEA, Bell Labs d’Alcatel-Lucent), d’Allemagne (VDI / VDE, Siemens, SAP, Université de Wurzbourg) de Grèce (Génie Creative Systems), de Suisse (Université de St. Gallen, IBM Research GmbH) du Royaume-Uni (Hitachi Europe, Université de Surrey, NEC Europe Ltd), et d’Italie (Université de Rome). Le projet a démarré en 2010 et s’achèvera en 2013. Les partenaires devraient annoncer les premiers résultats du projet lors de la semaine IOT 2011 qui se tient à Barcelone du 7 au 9 juin.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Site Internet du projet IOT-A : http://www.iot-a.eu/
– Premiers résultats du projet annoncés lors de la semaine IOT 2011 : http://www.iot-week.eu/
– Dr. Sebastian Lange, coordinateur du projet IOT-A, VDI/VDE Innovation + Technik GmbH – Steinplatz 1, 10623 Berlin – tél. : 0049 (0)30 310 078 299 – email : info@iot-a.eu

 

Source :

« Internet-of-Things: a simple concept – numerous challenges », communiqué de presse de VDI/VDE Innovation + Technik GmbH, dépêche idw – 26/05/2011 – http://idw-online.de/pages/en/news425167

 

Rédacteur :

Charles Collet, charles.collet@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr