CeBIT 2011 : dans la continuité de 2010, accent mis sur le cloud computing et les réseaux électriques intelligents

En 2011, 4.200 sociétés et organismes étaient représentés au CeBIT de Hanovre (Basse-Saxe), pour un peu plus de 339.000 visiteurs au terme des 5 jours d’ouverture. Cela représente une hausse de 5.000 visiteurs par rapport à 2010, ces chiffres restant en dessous des données d’avant 2008 (plus de 700.000 entrées et 7.000 exposants entre 2000 et 2002). Pour s’adapter à ses différentes audiences et renouer avec l’attractivité, le salon avait été réorganisé cette année en quatre plateformes bien distinctes : CeBit pro pour les professionnels, CeBit gov pour le secteur public, CeBit lab pour la recherche et CeBit life pour l’électronique grand public, attirant ainsi à nouveau de grands développeurs des TIC (Microsoft, Intel, SAP…). L’industrie des TIC allemande et le CeBIT avaient d’ailleurs choisi la Turquie comme pays partenaire officiel, un pavillon central turc avec diverses vitrines thématiques et exposants industriels étant installé au coeur du complexe. Le coup d’envoi du CeBit 2011 a été donné le lundi 28 février par la chancelière allemande Angela Merkel, précédée par un discours engagé du Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, et s’est tenu jusqu’au 5 mars.

Thématiques prioritaires : le Cloud Computing et les smart grids

Thème majeur de ce CeBit 2011, le Cloud Computing est le procédé qui consiste à transférer sur des serveurs distants les calculs informatiques et les capacités de stockage, traditionnellement localisés sur le poste informatique de l’utilisateur. Les utilisateurs ou les entreprises peuvent ainsi traiter leurs données par de nombreux services en ligne, leurs applications et données n’étant plus hébergées sur l’ordinateur local, mais dans un « nuage » composé d’un certain nombre de serveurs distants interconnectés au moyen d’une bande passante performante. La principale conférence du salon était ainsi axée sur le « cloud », et pas moins de 1.000 forums, débats et ateliers étaient consacrés à cette notion. Les acteurs publics et industriels entendus expriment communément le fort besoin de confiance et de sécurité indispensable au développement d’un tel système, les données personnelles ou stratégiques étant en effet confiées à des serveurs – et donc acteurs – distants. Rappelons que le Ministre fédéral pour l’économie et la technologie (BMWi) avait présenté en octobre 2010 le Programme d’Action en faveur du Cloud Computing, qui se poursuivra jusqu’en 2013. A travers le programme, le gouvernement fédéral veut développer les services Cloud en Allemagne et surtout faciliter son accès pour les PME, afin de leur permettre d’augmenter considérablement la puissance de leur système informatique et de professionnaliser leurs services. Les experts pensent observer d’ici à 2013 des taux de croissance annuels de 40% dans ce secteur.

Deuxième thème prioritaire cette année, le Smart Grid, anglicisme désignant les « réseaux intelligents », réseaux qui mélangent apport d’énergie électrique mais aussi d’informations et de monitoring, permettant le contrôle énergétique des appareils et le développement de bâtiments intelligents. Selon le discours d’ouverture de David McAllister, Ministre-Président du Land de Basse-Saxe, les entreprises énergétiques pourraient par leurs innovations actuelles jeter les bases de la prochaine génération de réseaux électriques du futur. Le sommet des Smart Grid, qui a réuni le 2 mars les cadres supérieurs des technologies de l’information et de l’énergie (les allemands Eon et Siemens, le français Schneider Electrics), a été l’occasion de présenter le potentiel de ce nouveau marché ainsi que des étapes nécessaires à la mise en oeuvre des réseaux du futur. Friedhelm Loh, président de l’Association allemande de l’Industrie Electrique et Electronique (ZVEI), a par exemple annoncé qu’il manquerait encore 4.000 km de réseau en Allemagne afin de pouvoir développer un réel réseau intelligent et un internet de l’énergie. Il estime que si les Smart Grids, par la densité d’information qu’ils gèrent, consommaient environ 3% de plus que certains réseaux classiques, ils permettaient d’abaisser celle de tous les autres équipements et des bâtiments d’au moins 15%.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Le Programme d’Action complet en faveur du Cloud Computing est disponible en téléchargement : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/PKFIX
– Informations supplémentaires sur le programme de soutien « Trusted Cloud » sur le site web du BMWi : http://www.bmwi.de/BMWi/Navigation/Service/trusted-cloud.html
– « Recherche sur le Cloud Computing en matière de coordination des services professionnels », BE Allemagne 516 – 04/03/2011 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66040.htm
– « Le Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche finance trois centres de recherche sur la sécurité informatique » – BE Allemagne 516 – 04/03/2011 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/66037.htm
– « Deutschland Digital 2015 : le gouvernement fédéral présente sa nouvelle stratégie TIC », BE Allemagne 505 – 17/11/2010 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/65118.htm

 

Source:

– Visite du CeBIT 2011
– Pour les chiffres d’affluence : « 5000 mehr auf der CeBIT « , article du Handelsblatt – 7/03/2011, et « Cebit Macher schöpfen neue Hoffnung », article du Tagesspiel, 06/03/2011

 

Rédacteur :

Charles Collet, charles.collet@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr