L’Allemagne mise sur l’hydrogène vert australien pour sa transition énergétique

La ministre fédérale de la recherche Bettina Stark-Watzinger s’est rendue en Australie du 23 mai au 28 mai 2022. L’objectif de ce voyage était d’approfondir et d’étendre un partenariat de recherche sur l’hydrogène vert déjà initié.

Une grande partie de l’hydrogène de la terre est liée aux mers, océans, lacs et rivières. En effet, l’hydrogène s’y combine avec l’oxygène. Cependant, pour pouvoir utiliser l’hydrogène comme source d’énergie, il faut le transormer en gaz. Pour séparer l’hydrogène de l’oxygène, il faut les « dissocier » par un procédé qu’on appelle l’électrolyse. Si l’électricité utilisée est « verte », c’est-à-dire qu’elle provient des énergies renouvelables, on va alors parler d’hydrogène vert.

C’est là qu’intervient l’Australie en tant que partenaire allemand de l’hydrogène dans la stratégie nationale allemande : car si l’Allemagne dispose du savoir-faire technologique, elle n’a pas suffisamment de soleil et de vent pour couvrir à elle seule les besoins en hydrogène vert. L’électricité renouvelable nécessaire à l’hydrogène vert est donc, dans un avenir prévisible, une denrée rare et chère en Allemagne. L’Australie, en revanche, bénéficie de conditions bien meilleures : Outre un ensoleillement environ deux fois plus important et de très bonnes conditions de vent, d’immenses surfaces terrestres peuvent être utilisées pour produire de l’électricité renouvelable.

Dans le cadre d’une étude de faisabilité commune « HySupply » coordonnée par acatech (académie allemande des sciences techniques), en collaboration avec la Fédération de l’industrie allemande (BDI) et l’Université de New South Wales en Australie, des experts scientifiques et économiques examinent depuis novembre 2020 comment l’hydrogène peut être acheminé de l’Australie vers l’Allemagne.  Pour ce faire, toutes les étapes ont été prises en compte, de la production et du stockage au transport, en passant par la distribution et l’utilisation dans différents domaines d’application. Les aspects économiques et commerciaux, les aspects scientifiques et techniques ainsi que les conditions cadres réglementaires, juridiques et logistiques n’ont également pas été négligés.

En février 2022, le BMBF et l’Australian Renewable Energy Agency (ARENA) ont en outre lancé une mesure de soutien : HyGATE. Il s’agit d’un instrument commun pour la promotion de projets de développement et de démonstration de technologies innovantes d’hydrogène vert. Ce financement (BMBF et ARENA, 50 millions d’euros/dollars américains chacun) poursuit deux objectifs fondamentaux de la stratégie nationale pour l’hydrogène : premièrement, l’importation de sources d’énergie durables et deuxièmement, l’exportation de technologies de protection du climat “made in Germany”.

Concernant le transport de l’hydrogène, des essais font actuellement l’objet de recherche dans le cadre de projet directeurs sur l’hydrogène du BMBF, par exemple avec le projet TransHyDE.  Quatre pistes sont pour l’instant privilégiées et doivent être testées :

  • Le transport dans des conteneurs haute pression (TransHyDE Mukran)
  • Le transport par liaison de l’hydrogène et de l’ammoniac (TransHyDE Campfire)
  • Le transport grâce à une liaison de l’hydrogène avec des liquides porteurs organiques (Liquid organic hydrogen carriers, LOHC).
  • Le transport par gazoduc (convient à des courtes distances)

Source : BMBF