Remise du rapport d’évaluation de l’initiative d’excellence

Le rapport d’évaluation de l’initiative d’excellence [1], commandé en 2009 par la GWK (organe de concertation entre l’Etat fédéral et les Länder sur les questions de recherche) et réalisé par une commission d’experts internationaux menée par Dieter Imboden (« commission Imboden »), a été remis le 29 janvier 2016. Sa publication a suscité de nombreuses réactions positives dans la communauté universitaire et scientifique allemande.

D’après la commission Imboden, l’initiative d’excellence, programme de financement de la recherche universitaire lancé en 2006 et géré par l’agence allemande de moyens pour la recherche (DFG), est un instrument qui a efficacement contribué à l’amélioration de la qualité et de la compétitivité au niveau international du système de recherche allemand.

La commission d’experts recommande la poursuite du projet, qui, selon elle, a insufflé une nouvelle dynamique dans l’enseignement supérieur allemand : les 4,6 milliards d’euros investis depuis 2006 dans les universités primées ont eu l’effet escompté. Le rapport propose, en outre, de continuer à subventionner l’initiative d’excellence à hauteur d’au moins 500 millions d’euros par an.

 

La commission Imboden émet également des recommandations pour la poursuite du programme. Actuellement, trois filières d’excellence sont subventionnées : les écoles doctorales, les clusters d’excellence et les concepts d’avenir. La commission propose de supprimer les écoles doctorales du cadre de l’initiative d’excellence car, bien que très importantes pour la formation des doctorants, elles ne nécessiteraient pas de subventions issues de l’initiative d’excellence. La commission souhaite en revanche maintenir les clusters d’excellence, en assouplissant toutefois quelque peu les règles, afin de laisser leur chance à des universités et des domaines thématiques plus petits. Les concepts d’avenir doivent également être maintenus, mais en changeant radicalement la perspective de l’évaluation : la commission propose de se baser sur la performance de l’université dans le passé plutôt que de subventionner régulièrement de nouveaux thèmes d’avenir. Elle prône, par exemple, un bonus pour les dix meilleures universités allemandes, sur une durée pouvant aller jusqu’à huit ans.

 

Le rapport Imboden souligne, en outre, le fait qu’en général une université a besoin de faire preuve de leadership pour exceller, ce qui fait en ce moment parfois défaut. La commission d’experts mentionne également un inconvénient insoupçonné de l’initiative d’excellence : les chercheurs de pointe étant récompensés pour leurs travaux de recherche, il existe un risque qu’ils privilégient ces travaux à l’enseignement, auquel cas les étudiants pâtiraient d’une séparation de plus en plus marquée de l’enseignement supérieur et de la recherche.

L’accord sur la poursuite de l’initiative d’excellence doit être décidé le 22 avril 2016, lors d’une réunion de la GWK et soumis aux responsables politiques au niveau des Länder et du gouvernement fédéral en juin.

 

[1] Voir l’article « Les futurs contours de l’initiative d’excellence », France Diplomatie, 22/01/2016 – http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/allemagne/article/les-futurs-contours-de-l-initiative-d-excellence

 

Plus d’informations :

 

Sources :

 

Rédactrice : Claire Speiser, claire.speiser[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr