La Société Fraunhofer continue à croître au sein et en dehors des frontières allemandes

La société Fraunhofer (FhG) est l’une des plus grandes organisations européennes de recherche appliquée. Elle mène une politique de croissance au sein de l’Allemagne par le biais de la création d’instituts afin de couvrir l’ensemble du territoire mais aussi l’ensemble des thématiques scientifiques et technologiques. De même elle poursuit une stratégie de croissance sur les marchés internationaux par des accords de coopération mais aussi la création de structures propres ou en association avec un partenaire local.

 

Ainsi la FhG a signé une déclaration conjointe avec le Ministère chilien de l’économie pour la mise en place d’une coopération. Le projet se matérialise par la création du Centre Fraunhofer pour les systèmes biotechnologiques. Situé à Santiago du Chili, ce nouveau centre sera soutenu au travers du programme INNOVAChile de CORFO (Organisme de l’Etat chilien, sous la tutelle du Ministère de l’Economie, chargé d’encourager l’activité productive nationale, le développement industriel et l’innovation). Le but de ce programme est d’implanter des institutions de recherche d’excellence internationales au Chili. Plusieurs institutions ont été évaluées, et pour l’instant, la FhG est la seule à avoir reçu une autorisation de financement du gouvernement chilien. Du coté chilien, les institutions suivantes participent : Pontificia Universidad Catolica de Valparaiso et l’Universidad Talca, ainsi que l’établissement d’utilité publique Fundacion Chile. L’Institut Fraunhofer de biologie moléculaire et d’écologie appliquée IME, sous la direction du professeur Rainer Fischer représentera les intérêts allemands. De plus le nouveau centre a reçu le soutien d’acteurs industriels chiliens et allemands.

 

Il s’agit du premier centre créé depuis la mise en place de la fondation « Fraunhofer Chile Research » le 4 octobre 2010. Les développements technologiques du Centre devraient renforcer l’innovation et l’économie du pays, qui pour l’instant est basée sur une économie traditionnelle très consommatrice en ressources, mais se tourne aussi vers l’agriculture, l’aquaculture et l’utilisation éco-responsable des ressources naturelles.

 

Les systèmes biotechnologiques constituent un domaine des sciences naturelles en pleine expansion. L’objectif est la compréhension des dynamiques et mécanismes complexes à l’intérieur des cellules, des organismes ou des écosystèmes par une approche systématique. Il est alors possible de les reconstituer sur ordinateur et de mener des simulations à l’aide d’outils mathématiques. Les modèles peuvent être appliqués à des questions biotechnologiques, vérifiés et améliorés à l’aide d’expériences en laboratoire et de simulations informatiques.
Avec l’aide des chercheurs de la Fundacion Chile, les scientifiques allemands vont développer et optimiser diverses technologies : des tests rapides pour les maladies des poissons ou des vaccins pour les saumons doivent augmenter les rendements en aquaculture. Avec les chercheurs de l’Université de Talca, la société Fraunhofer développera des nanotechnologies permettant par exemple d’éliminer les résidus de pesticides des boissons et des eaux usées. Enfin un dernier groupe de recherche se penchera, en coopération avec la Pontifica Universidad Catolica de Valparaiso, sur l’optimisation écologique de la biomasse pour la production d’énergie.
Au niveau de l’Allemagne, le sénat de la FhG a décidé mardi 19 octobre 2010 de faire de l’installation pour les nanosystèmes électroniques (ENAS) de Chemnitz (Saxe) un institut indépendant à compter du 1er janvier 2011. Il conservera son nom et sa thématique : le développement et intégration des systèmes miniaturisés grâce aux micro- et nanotechnologies.

 

En effet de plus en plus de fonctionnalités sont intégrées dans des espaces de plus en plus exigüs. L’ENAS bénéficie de 10 ans d’expérience dans les micro- et nanotechnologies, le développement de micro- et nanosystèmes de haute précision et fiables. Au centre des problématiques relatives aux micro- et nanosystèmes
on trouve les capteurs haute précision capables d’enregistrer les moindres accélérations ou vibrations. Ces outils sont très recherchés pour la mesure industrielle, la navigation ou les applications médicales. En s’appuyant sur des composants micro-électro-mécaniques (MEMS), une équipe de l’ENAS développe avec des partenaires allemands des solutions pour le contrôle des conditions, de l’état et de l’environnement, comme des spectroscopes MEMS. De par leur taille et leur poids réduits, ils conviennent particulièrement à une utilisation in-situ pour le contrôle alimentaire, le contrôle des carburants et des huiles techniques ou les contrôles qualités de l’eau.

 

Depuis 2008, l’ENAS a confirmé ses compétences. Ainsi, des solutions sont développées au niveau des matériaux, des procédés et des technologies liées aux systèmes de contact et de conduction à l’intérieur des composants électroniques. Ces avancées devraient permettre à nos ordinateurs de travailler à des cadences plus élevées. Un autre point abordé au sein du centre est l’intégration de systèmes miniaturisés : les liaisons entre capteurs, actionneurs, sources d’énergie et les interfaces de communication, pour obtenir des systèmes intelligents autonomes et complets. Les scientifiques de Chemnitz sont aussi très performants : entre 2007 et 2009, le centre d’une centaine de personnes a doublé son budget de fonctionnement qui a atteint 6,7 millions d’euros l’année passée. Pour 2010, l’ENAS table sur une augmentation de 37%. Avec des partenaires tels que
Globalfoundaries, Infineon, X-Fab et un tissu riche en PME, la Saxe est un site attractif pour l’industrie, qui profite au site de l’ENAS. Afin de se rapprocher du marché et de poursuivre des recherches en hautes technologies, l’ENAS fait partie de différents réseaux nationaux tels que l’association professionnelle de Politique de la recherche (voir p. 1 BE Allemagne n°503 – 3/11/2010 technologies), l’ENAS fait partie de différents réseaux nationaux tels que l’association professionnelle de microtechniques, nanotechnologies et nouveaux matériaux IVAM, ainsi que la Silicon Saxony. Au niveau international, le professeur Geßner est coordinateur d’une école doctorale internationale avec l’Université Fudan de Shanghai (Chine) et examinateur principal de l’initiative d’excellence (WPI) de l’Université Tohoku de Sendai (Japon).

 

Sources :

Rédacteur :

Etienne Balli, etienne.balli@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr