Le Conseil de l’Arctique : perspectives canadiennes et allemandes

Afin de promouvoir l’action de la présidence canadienne du Conseil de l’Arctique (2013-2015), l’Ambassade du Canada en Allemagne lance, en lien avec plusieurs organisations scientifiques, une série de conférences portant sur l’Arctique. Organisées à Berlin et Potsdam, entre l’automne 2014 et le printemps 2015, ces réunions porteront sur les mutations et défis (scientifiques, politiques, économiques ou environnementaux) que rencontre actuellement la région arctique.

Aux côtés de l’Ambassade du Canada en Allemagne, les partenaires du projet sont le Comité international des sciences arctiques (IASC), l’Institut Alfred Wegener de recherche marine et polaire (AWI), l’Institut d’études avancées en développement durable (IASS) et l’Ecologic Institute.

Le 13 octobre 2014 s’est tenue la première de ces conférences, intitulée « le Conseil de l’Arctique : enjeux géopolitiques et humains ». Elle a réuni :
– David Sproule, Ambassadeur du Canada en Norvège et responsable du Centre international canadien pour la région de l’Arctique (CICAR),
– Klaus Zillikens, Chef de la division Europe du Nord au Ministère fédéral des Affaires étrangères allemand.

Cette configuration a notamment permis d’aborder la question de la gouvernance régionale sous deux angles complémentaires : celui d’un Etat membre du Conseil de l’Arctique, et assurant actuellement la présidence de cette instance ; et celui d’un Etat au statut de « membre observateur » du Conseil, cherchant à s’impliquer dans la région.

L’Ambassadeur Sproule a ainsi présenté les premières réalisations du Canada au cours de sa présidence du Conseil de l’Arctique. Il a rappelé le mot d’ordre énoncé par les autorités canadiennes pour ce mandat, qui est d’agir d’abord pour les populations de l’Arctique, et notamment les indigènes (« Put Northeners first »). La nomination d’une personnalité inuit, Leona Aglukkaq, au poste de Ministre en charge du Conseil de l’Arctique dans le gouvernement fédéral canadien, en témoigne.

L’Ambassadeur a ensuite détaillé les trois priorités de la présidence canadienne :
– Exploiter les ressources de la région de manière responsable, au service du développement de l’Arctique,
– Sécuriser et réguler le transport maritime,
– Développer les communautés locales dans un environnement durable.

L’une des principales réalisations est la création du Conseil économique arctique. Cette structure lancée en septembre 2014, est issue de l’institutionnalisation du « Forum circumpolaire des affaires », qui visait à promouvoir la collaboration entre Etats arctiques et acteurs de l’économie ou de l’industrie.

Le représentant du Ministère des Affaires étrangères allemand a pour sa part rappelé la volonté de la République fédérale de s’investir davantage dans l’Arctique. Cela est notamment lié à l’intérêt que porte l’Allemagne aux questions de transport maritime dans la région, en tant que nation exportatrice. Le pays souhaite d’ailleurs s’engager sur les questions de Code polaire au sein de l’Organisation maritime internationale, afin de réglementer la navigation dans l’Arctique.

Il s’est par ailleurs félicité du fait que le Canada ait récemment levé son opposition à l’entrée de l’Union européenne au sein du Conseil de l’Arctique en tant que membre observateur. Enfin, il a rappelé le rôle clé que joue la Russie dans la gouvernance régionale, en dépit des tensions liées aux derniers développements de la crise ukrainienne (boycott de réunions…). Le sommet du G8 prévu en juin 2015 en Allemagne, pourrait permettre de faire le point sur la situation.

Au cours de la discussion qui a suivi, les questions suivantes ont notamment été abordées :
– La place des populations indigènes dans le Conseil de l’Arctique. Le Canada a souhaité s’engager au cours de sa présidence dans la protection des cultures, traditions et savoir-faire locaux. Par ailleurs, des représentants des différentes populations indigènes de l’Arctique participent aux travaux du Conseil, et sont associés aux prises de décision.
– La place de la recherche dans le développement de la région. Le Canada a rappelé le lancement récent des travaux de la Station canadienne de Recherche dans l’Extrême-Arctique (Canadian High Arctic Research Station), à vocation mondiale et qui devrait entrer en service en 2017.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Stratégie de l’Allemagne sur l’Arctique (en allemand) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/A9Maj
– Stratégie du Canada sur l’Arctique (en français) : http://www.international.gc.ca/arctic-arctique/index.aspx?lang=fra

Sources :

Participation du rédacteur à la conférence

Rédacteurs :

Kenny Abbey, kenny.abbey@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr