Compte-rendu de la conférence « Putting Outbreaks into perspective »

La conférence a fait intervenir une dizaine de spécialistes au cours de présentations individuelles et de deux tables rondes, ponctuées de séquences de questions/réponses avec un public d’environ 90 personnes. Elle a eu lieu deux jours après une réunion de préparation au G20 consacrée aux problématiques de santé globale, et au cours de laquelle des recommandations ont été remises à la chancelière fédérale Angela Merkel [2].

La conférence fut l’occasion de se rendre pleinement compte que de nombreux acteurs régionaux interviennent lors d’une épidémie : scientifiques, décideurs politiques, société civile, au niveau local ou global. La transmission d’information d’une catégorie d’acteurs vers une autre est parfois contrariée (hystérie collective autour d’une lointaine épidémie, manque de réaction des pouvoirs politiques). Les inégalités de développement entre les régions ainsi que le protectionnisme vis-à-vis des informations rendent difficile la tâche de sensibilisation et d’alerte des communautés scientifique et politique internationales en réaction à ces épidémies.

Par ailleurs, bien que la mobilité accrue des possibles porteurs de pathogènes puisse sembler inquiétante, les modèles mathématiques parviennent à intégrer ces nouveaux paramètres en prenant en compte les « portails » (tels que les aéroports) dans les calculs. Des solutions simples existent parfois face à ces épidémies, mais leur implémentation peut se révéler délicate en raison de nombreux facteurs (défiance de la société civile face aux vaccins, manque d’investissement en-dehors des périodes d’épidémies).

Les représentants du Centre Virchow-Villermé de Paris ont notamment insisté sur l’idée de ne pas seulement se concentrer sur les problématiques de sécurité en matière de santé globale, car cette approche n’apporte que des solutions à court terme à un niveau local (par exemple, via la protection des frontières nationales). Il faut également tenir compte des concepts de solidarité et de durabilité afin d’apporter des réponses viables à l’échelle mondiale et sur le long terme aux problématiques de santé globale.

Certaines initiatives sont néanmoins à souligner, en particulier la création du CEPI (Coalition for Epidemic Preparedness Innovations), une coalition d’organismes publics et privés se concentrant sur le développement de vaccins contre des virus susceptibles de déclencher des épidémies dangereuses pour la santé globale [3]. L’Allemagne en fait actuellement partie et la France devrait prochainement la rejoindre.

[1] “Remettre les épidémies en perspectives”. Voir l’article “Conférence “Putting Outbreaks into perspective” – 24 Mars 2017, Berlin”, 30/01/17 : https://www.science-allemagne.fr/fr/evenement-nodisplay/conference-putting-outbreaks-into-perspective-24-mars-2017-berlin/

[2] Voir l’article “G20 Santé : Science20 Dialogue Forum « Improving Global Health » organisé par l’académie nationale des sciences Leopoldina”, 31/03/17 : http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/diplomatie-scientifique/veille-scientifique-et-technologique/allemagne/article/g20-sante-science20-dialogue-forum-improving-global-health-organise-par-l

[3] Voir l’article “L’Allemagne rejoint une nouvelle coalition internationale de lutte contre les épidémies”, 25/11/16 : https://www.science-allemagne.fr/fr/medecine-et-sante/lallemagne-rejoint-une-nouvelle-coalition-internationale-de-lutte-contre-les-epidemies/

Plus d’informations : Site internet du Centre Virchow-Villermé (disponible en français, allemand et anglais) – http://virchowvillerme.eu/fr/

Source : Présence de la rédactrice à l’évènement

Rédactrice : Laura Voisin, laura.voisin[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr