VIH : un nouveau système pourrait accélérer la découverte de traitements contre le SIDA

Des chercheurs du Centre Helmoltz de Munich ont créé un nouveau dispositif permettant de tester facilement et de façon fiable des inhibiteurs du virus d’immunodéficience humaine (VIH) responsable du syndrome d’immunodéficience acquise (SIDA). EASY-HIT, leur nouvelle méthode, est présenté dans l’édition de décembre 2010 du magazine « Antimicrobial Agents and Chemotherapy ».

 

Le 1er décembre 2010 a lieu la journée mondiale contre le SIDA. En effet, ce syndrome n’est pas encore traité de façon efficace. D’après l’Institut Robert Koch dans son bulletin d’épidémiologie du 22 novembre 2010 [1], 70.000 personnes vivent avec le SIDA ou le VIH en Allemagne. En 2010 déjà environ 3.000 nouveaux individus ont été infectés par le virus. Malgré les campagnes d’informations, le taux d’infection reste approximativement aussi élevé que les années précédentes. Cependant les personnes atteintes vivent de plus en plus longtemps grâce aux nouveaux traitements. En 2010, 550 personnes sont décédées des suites de la maladie en Allemagne, alors qu’au milieu des années 90, ce nombre atteignait 2500 par année. Ces médicaments indispensables ont en revanche des effets secondaires et sont très coûteux (environ 2.000 euros par patients par mois).

 

Le nouveau dispositif devrait permettre de tester rapidement de nombreuses substances afin d’améliorer les traitements contre le VIH. Pour créer EASY-HIT, les chercheurs ont modifié une culture cellulaire humaine. Un gène rapporteur stable fluorescent, qui peut être activé par les protéines Tat et Rev du virus, a été intégré dans ces cellules. Ainsi, lorsque le virus se multiplie dans la cellule, ces protéines sont produites et activent le gène rapporteur, déclenchant une fluorescence des cellules. Ce système permet ainsi de mesurer le niveau d’infection des cellules par rapport à l’intensité de fluorescence.

 

Différentes molécules peuvent être testées pour leur effet antiviral. Une diminution de l’intensité de fluorescence signifie que la substance ajoutée inhibe la multiplication du virus, et qu’elle a donc un effet antiviral potentiel. Le dispositif permet aussi de savoir si l’inhibiteur agit en phase précoce ou tardive du cycle de réplication du virus. Le système a été validé par neuf inhibiteurs de référence.

 

Cette nouvelle méthode d’identification pourra être utilisée en recherche fondamentale sur le virus, ainsi que par l’industrie pharmaceutique pour accélérer les progrès en matière de traitement du SIDA.

 

 

[2] EASY-HIT signifie « exploratory assay system for the discovery of HIV inhibitors », c’est à dire « système d’exploration pour la découverte d’inhibiteurs du VIH ».

 

Pour en savoir plus, contacts :

Source :

Rédacteur :

Claire Cécillon, claire.cecillon@diplomatie.gouv.frhttps://www.science-allemagne.fr/