Manifeste des instituts de recherche allemands pour davantage de subventions dans les infrastructures de recherche

Les grands instruments de recherche servant des projets d’envergure tels que les navires d’explorations, les infrastructures de recherche climatiques, ou encore les plateformes pour les chercheurs en sciences humaines et sociales, sont aujourd’hui presque indissociables du progrès scientifique. Dans un communiqué de presse, l’Alliance des organisations de recherche allemandes regroupant l’académie des sciences Leopoldina, ainsi que les principaux acteurs du monde de la recherche en Allemagne [1] appelle à un soutien au développement de nouveaux grands instruments, une thématique centrale pour le maintien de l’excellence de la recherche allemande et pour le maintien de l’Allemagne comme un site de recherche scientifique majeur.

La planification, la construction et l’exploitation de ces instruments consistent en d’importants défis pour les organisations de recherche et les universités. Ces défis ne sont pas simplement liés à la complexité des infrastructures de recherche, mais aussi à leur fonctionnement et à des questions juridiques, surtout dans le cadre de projets européens.

Pour répondre à ces défis, l’Alliance des organisations de recherche allemandes émet des recommandations, elle encourage par exemple une concertation entre les acteurs politiques et les organisations de recherche pour l’évaluation et éventuellement le développement de nouveaux modèles économiques, de manière à assurer leur pérennité. Il est notamment suggéré de faire participer les usagers à leur financement et à leur exploitation en rendant l’utilisation des infrastructures (surtout des plus petites) payante.

L’Alliance des organisations de recherche conseille en outre de développer encore davantage la feuille de route nationale sur les infrastructures de recherche adoptée par le ministère fédéral de l’Enseignement et de la Recherche (BMBF). Elle suggère notamment un suivi transparent de la procédure de priorisation de la mise en place de nouvelles infrastructures de recherche, qui doit idéalement être motivée par une analyse scientifique des besoins. Cela permettrait ainsi de pouvoir proposer également un financement de l’État fédéral aux infrastructures sortant du cadre de la feuille de route, par des procédures de financement parallèles.

[1] L’Alliance des organisations de recherche allemandes regroupe l’Académie allemande des Sciences Leopoldina, la fondation Alexander von Humboldt, l’Agence allemande de moyens pour la recherche (DFG), l’Office allemand des échanges académiques (DAAD), la société Fraunhofer, la Conférence allemande des présidents d’universités (HRK), la communauté Leibniz, la communauté Helmholtz, la société Max Planck, le Haut conseil pour la science (Wissenschaftsrat).

Source : « Exzellente Wissenschaft braucht exzellente Forschungsinfrastrukturen », communiqué commun de l’Alliance des organisations allemandes de recherche, 23/02/2017 – https://www.leopoldina.org/fileadmin/redaktion/Publikationen/Allianz/2017_02_23_Stellungnahme_Allianz_FIS.pdf

Rédactrice : Claire Speiser, claire.speiser[at]diplomatie.gouv.fr – www.science-allemagne.fr