Atlas 2012 du financement public de la recherche

Le système de recherche allemand a bénéficié ces dix dernières années d’un fort accroissement des subventions servant au financement de base des projets de recherche. La compétition pour ces financements tiers, accordés par les Ministères et les organisations de soutien à la recherche, devient un des facteurs dominants de la science et de la recherche en Allemagne et occupe un nombre croissant d’établissements d’enseignement supérieur et des institutions de recherche extra-universitaires, ainsi que des chercheurs (plus de deux tiers des professeurs ont déposé au moins un dossier auprès de la DFG entre 2006 et 2010). Si les financements de base des établissements d’enseignement supérieur ont augmenté d’environ 23% (de 12,6 à 15,5 milliards d’euros) entre 1998 et 2010, les financements tiers ont connu une croissance de plus de 100%, de 2,5 à 5,3 milliards d’euros, amenant la part de ce financement dans les ressources globales des établissements de 16 à 26%.

Ces résultats proviennent du nouvel Atlas 2012 du financement public de la recherche en Allemagne, présenté le 24 mai 2012 à Berlin par l’Agence allemande des moyens pour la recherche (DFG), la Conférence des présidents d’université (HRK) et la Fédération des donateurs (Stifterverband). L’Atlas de la DFG constitue la nouvelle mouture, encore plus complète et détaillée, du Classement DFG du financement public de la recherche (DFG-Förder-Ranking), paru cinq fois depuis 1997, et présente un panorama des financements ainsi que les profils de recherche et les points forts des établissements observés. Les financements tiers proviennent principalement de trois sources : les nombreux programmes de la DFG, le Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF) et enfin les autres ministères fédéraux qui soutiennent la recherche ainsi que les programmes de l’UE. Ces trois sources constituent 60% des financements, dont 35% rien que pour la DFG.

Matthias Kleiner, président de la DFG, a souligné que le principe de compétition s’était établi au quotidien dans le système scientifique. Il s’agit pour lui d’une motivation importante de la recherche. Néanmoins, il y a aujourd’hui un malaise au sein de la communauté scientifique à cause de cette compétition permanente, et la DFG a un rôle majeur à jouer dans la résolution de ce problème, a déclaré Kleiner, s’exprimant pour une augmentation du financement de base des établissements d’enseignement supérieur pour diminuer la pression de la concurrence.

L’Atlas de la DFG montre quels établissements participent avec le plus de succès à cette compétition. Il s’agit de l’Université RWTH d’Aix la Chapelle (Rhénanie du Nord-Westphalie), déjà au premier rang dans le dernier classement, avec 278 millions d’euros reçus de la DFG entre 2008 et 2010, de l’Université Ludwig Maximilian de Munich (Bavière, 264 millions), puis de l’Université libre de Berlin (251 millions). Ces trois établissements sont suivis par l’Université technique de Munich, les universités de Heidelberg et Fribourg (Bade-Wurtemberg) et l’Institut technologique de Karlsruhe (KIT, Bade-Wurtemberg). Les 20 établissements ayant reçu le plus de fonds ont accaparé plus de 60% des financements de la DFG. La liste a peu changé depuis le dernier classement en 2009, les changements étant plutôt visibles sur le long terme. Presque tous les membres de ce groupe de tête profitent également des subventions de l’Initiative d’excellence du Gouvernement fédéral.

Grâce à cet Atlas, il est également possible d’observer en détail de quelles manières les établissements d’enseignement supérieur utilisent leurs ressources pour affiner leur profil de recherche, et ce, qu’ils soient ou non en tête des classements. Le succès des établissements dans leur quête de financements dépend d’ailleurs pour une large part de leur orientation thématique : la RWTH par exemple perçoit plus de 70% de ses subventions dans le domaine des sciences de l’ingénieur, l’Université de Constance (Bade-Wurtemberg) plus de 50% dans les sciences humaines et sociales, et l’Université technique de Berlin plus de 45% dans les sciences exactes.

Les comparaisons régionales montrent Berlin en tête avec 631 millions d’euros perçus entre 2008 et 2010, devant la région de Munich (586 millions). Les régions d’Aix la Chapelle-Bonn-Cologne (Rhénanie du Nord-Westphalie), Hanovre-Brunswick-Göttingen (Basse-Saxe), et Rhin-Main (Hesse et Rhénanie-Palatinat) ont également un profil scientifique fortement marqué.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– Dr. Jürgen Güdler, directeur du groupe gestion de l’information à la DFG – tél. : +49 228 885-2649 – email : Juergen.Guedler@dfg.de
– L’Atlas 2012 du financement public de la recherche est disponible à l’adresse suivante (en allemand) : http://www.dfg.de/foerderatlas.

 

Sources :

– Présence à la conférence de presse
– « DFG stellt Förderatlas 2012 vor: Wettbewerb um Drittmittel als selbstverständlicher Alltag », communiqué de presse de la DFG – 24/05/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/IQM7k

 

Rédacteurs :

Elodie Parisot, elodie.parisot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr