Les lauréats du Prix Leibniz 2013, le « Nobel » allemand

Les lauréats 2013 du Prix Gottfried Wilhelm Leibniz [1], le plus important prix scientifique en Allemagne, ont été révélés le 6 décembre 2012. L’Agence allemande des moyens pour la recherche (DFG) a sélectionné neuf chercheurs et deux chercheuses parmi les 135 candidats. Quatre des lauréats sont spécialisés en sciences de la vie, trois en sciences humaines et sociales, trois en sciences exactes, et une en sciences de l’ingénieur. Neuf nominés reçoivent chacun une récompense d’un montant de 2,5 millions d’euros, les deux derniers se partageant le dixième prix, soit 1,25 million chacun. La remise des prix s’effectuera le 19 mars 2013 à Berlin.

 

Le nombre des nominations a été particulièrement important cette année. « Nous aurions tout à fait pu attribuer un ou plusieurs prix supplémentaires », a ainsi constaté Matthias Kleiner, le Président de la DFG, à l’issue de la commission de décision. La très grande majorité des lauréats travaillent et enseignent au sein des universités. « Cela montre le rôle central que jouent, et doivent continuer de jouer à l’avenir, les universités en tant que lieux de recherche d’excellence et de formation académique dans le système de recherche allemand », a déclaré Kleiner.

 

Les lauréats 2013 sont :

 

– Prof. Dr. Thomas Bauer (51 ans), sciences de l’Islam, Université de Münster (Rhénanie du Nord-Westphalie). Thomas Bauer relie de manière unique l’interprétation philologique et l’édition de textes avec une approche innovante à partir de la culture et de l’histoire des mentalités. Il est fondateur du Centre pour les études religieuses à Münster, et membre du comité directeur du cluster d’excellence « Religion et politique dans les cultures pré-modernes et modernes ».

 

– Prof. Dr. Ivan Dikic (46 ans), biochimie et biologie cellulaire, Université de Francfort sur le Main (Hesse). Le biochimiste croate, membre de l’Académie des sciences Leopoldina, fait partie depuis longtemps des meilleurs chercheurs au niveau mondial dans le domaine de l’oncologie moléculaire et des transmissions de signaux cellulaires. Il est notamment connu pour ses travaux sur la protéine ubiquitine, qui joue un rôle décisif en tant que marqueur de protéines à éliminer.

 

– Prof. Dr. Frank Glorius (40 ans), chimie moléculaire, Université de Münster. Frank Glorius est expert en catalyse organique, et, en particulier, en liaisons carbone-hydrogène, un domaine qui possède des applications aussi bien pour la pharmacie, la protection des plantes, les nouveaux matériaux, ou encore l’alimentation.

 

– Prof. Dr. Onur Güntürkün (54 ans), psychologie biologique, Université de Bochum (Rhénanie du Nord-Westphalie). Son objectif principal est de percer à jour les mécanismes de la perception, de la pensée et de l’action dans le cerveau. Son travail est caractérisé par les liens qu’il tisse, pour ce faire, entre les sciences sociales, du comportement, et neurologiques.

 

– Prof. Dr. Peter Hegemann (57 ans), biophysique, Université Humboldt de Berlin. Peter Hegemann est l’un des fondateurs d’un domaine de recherche extrêmement dynamique actuellement, l’optogénétique (également appelée neurophotonique). Il a montré dans ses premiers travaux comment de nombreux types de cellules réagissent à la lumière, et étudie actuellement les changements de comportement dus à la lumière chez les souris.

 

– Prof. Dr.-Ing. Marion Merklein (39 ans), processus de formation et de production, Université d’Erlangen-Nuremberg (Bavière). L’ingénieure se situe à la frontière des sciences de la matière et des technologies de production. Ses travaux se basent principalement sur des questionnements issus d’applications industrielles.

 

– Prof. Dr. Roderich Moessner (41 ans), physique théorique des corps solides, Institut Max Planck des systèmes physiques complexes, Dresde (Saxe), et Prof. Dr. Achim Rosch (43 ans), physique théorique des corps solides, Université de Cologne (Rhénanie du Nord-Westphalie). Les deux chercheurs ont apporté des contributions éminentes à l’exploration des systèmes quantiques interactifs.

 

– Prof. Dr. Erika von Mutius (55 ans), pédiatrie, allergologie, épidémiologie, Clinique de l’Université de Munich (Bavière). La chercheuse en médecine a obtenu des résultats fondamentaux sur la formation et le traitement des maladies respiratoires chez l’enfant. Elle a notamment mené des études épidémiologiques qui ont mis en évidence les relations entre les facteurs environnementaux et la genèse des maladies, en particulier pour l’asthme, dont la fréquence a fortement augmenté depuis 30 ans.

 

– Prof. Dr. Vasilis Ntziachristos (42 ans) imagerie médicale avec des méthodes optiques, Université technique de Munich. L’intérêt de Vasilis Ntziachristos s’est porté sur l’imagerie optique, aussi bien au niveau de la recherche fondamentale (exploration des applications non-invasives des procédés optiques comme la fluorescence dans les structures biologiques macro) qu’au niveau de la prise en charge des patients (suivi des tumeurs en temps réel par exemple).

 

– Prof. Dr. Lutz Raphael (57 ans), histoire moderne et contemporaine, Université de Trèves (Rhénanie-Palatinat). L’historien possède une approche scientifique et sociologique de l’histoire récente de l’Europe. Il s’intéresse aujourd’hui à la dimension transnationale et globale de celle-ci. Lutz Raphael s’engage également, à travers sa participation à plusieurs comités, dans le dialogue pour une observation critique et un renouvellement du discours académique.

 


[1] Le Prix Leibniz est attribué par la DFG depuis 1986. Au total, ce sont ainsi 335 lauréats qui ont été récompensés, dont six ont obtenu par la suite un prix Nobel : Prof. Dr. Hartmut Michel en 1988 (chimie), Prof. Dr. Erwin Neher et Prof. Dr. Bert Sakmann en 1991 (médecine), Prof. Dr. Christiane Nüsslein-Volhard en 1995 (médecine), Prof. Dr. Theodor W. Hänsch en 2005 (physique) et Prof. Dr. Gerhard Ertl en 2007 (chimie). Les lauréats reçoivent jusqu’à 2,5 millions d’euros, qui peuvent être utilisés librement, sur sept ans, pour leurs travaux de recherche.

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

Des informations supplémentaires sur les lauréats sont disponibles à l’adresse indiquée en source de cette article (en allemand).

 

Sources :

« Leibniz-Preise 2013: DFG zeichnet elf hervorragende Forscherpersönlichkeiten aus », communiqué de presse de la DFG – 06/12/2012 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/XtdjD

 

Rédacteurs :

Elodie Parisot, elodie.parisot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr