Recommandations de la HRK au sujet du financement des universités

 

Le sénat de la Conférence des présidents d’universités (HRK) s’est réuni le 12 juin 2013. La session était consacrée au financement des établissements d’enseignement supérieur, et particulièrement comment renforcer et pérenniser ceux-ci. « La condition nécessaire pour un engagement conséquent de l’Etat fédéral est la modification de l’article 91b de la Grundgesetz [1], qui empêche actuellement un financement durable des établissements d’enseignement supérieur par l’Etat fédéral », a expliqué Horst Hippler, président de la HRK. Depuis de nombreuses années, les organismes de recherche réclament l’abolition de l’interdiction de coopération entre Etat fédéral et Länder dans le domaine de l’enseignement supérieur. Un projet de loi avait été proposé en mai 2012 par la Ministre de l’enseignement et de la recherche d’alors, Annette Schavan, mais les partis politiques n’ont toujours pas réussi à se mettre d’accord.

La HRK préconise plusieurs moyens afin que l’Etat fédéral puisse s’engager financièrement à plus long terme auprès des universités :
– Mettre des moyens supplémentaires pour la création de 3.000 nouvelles chaires de professorat sur dix ans. Cela permettrait de surmonter la situation précaire de l’encadrement dans les établissements d’enseignement supérieur et d’améliorer sensiblement les perspectives de carrière pour les jeunes chercheurs, comme le souligne M. Hippler.
– Financer une part plus importante des coûts des projets de recherche : à l’heure actuelle, les projets financés par des tiers sont soutenus par l’Etat fédéral à hauteur de 20%, comprenant les coûts d’infrastructure et d’administration des projets. Or ces coûts s’élèvent plutôt à 50 à 70% du coût du projet, ce qui est une charge de plus en plus lourde pour les financements de base des universités, en diminution, qui doivent les supporter. La HRK suggère d’augmenter le soutien forfaitaire en trois étapes de 10% en 2015, 2017 et 2019.
– Apporter une garantie financière pour la construction de bâtiments universitaires. Le cofinancement des bâtiments par l’Etat fédéral et les Länder avait été supprimé dans le cadre de la réforme du fédéralisme en 2006, et il y a actuellement deux fois plus de besoins que de moyens que les Länder peuvent mettre à disposition.

La HRK rappelle par ailleurs le rôle central des établissements d’enseignement supérieur dans le système de recherche. « Nous sommes confrontés à de grands défis sociétaux. Pouvoir les surmonter dépend de trois facteurs : la capacité d’innovation de la science, la mise en valeur de nouveaux domaines de recherche, et la formation en nombre suffisant d’une main d’oeuvre hautement qualifiée. Pour obtenir de bons résultats dans ces trois domaines, il est impératif de renforcer les universités, afin qu’elles puissent jouer un rôle clé », a ainsi déclaré Horst Hippler. Le président de la HRK souligne que malgré l’augmentation des moyens à disposition de la recherche allemande ces dernières années, la recherche extra-universitaire a beaucoup plus profité de cette manne que les établissements d’enseignement supérieur, ce qui modifie les rapports de force et empêche les universités de remplir pleinement leurs fonctions. L’autonomie des universités doit également être améliorée.

 

 

Sources :

– « Bundesbeteiligung an der Hochschulfinanzierung: HRK-Senat zeigt mögliche Maßnahmen auf », communiqué de presse de la HRK – 12/06/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/4Vxlu
– « HRK zu den Perspektiven des deutschen Wissenschaftssystems: Ohne starke Hochschulen geht es nicht », communiqué de presse de la HRK – 12/06/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/vooNE

 

Rédacteur :

Elodie Parisot, elodie.parisot@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr