Le ministère fédéral de l’Éducation et de la Recherche (BMBF) publie un document de référence sur la promotion de la recherche sur les matériaux.

Les nouveaux matériaux sont un enjeu d’une importance sociale et économique majeure pour le BMBF qui identifie la recherche sur ce sujet comme un moteur pour de nombreux domaines stratégiques (intelligence artificielle, technologies quantiques, technologies de production, etc.). L’Allemagne compte sur la recherche sur les nouveaux matériaux pour assurer sa souveraineté technologique, notamment face à l’enjeu climatique. Cependant, le document pointe également le risque pour le pays de perdre sa position de leader dans ce domaine.

Un frein identifié est en particulier la fragmentation de la recherche en raison de la multiplicité des acteurs et de leurs activités. Le BMBF souhaite faire collaborer davantage l’industrie et la recherche en orientant davantage cette dernière vers des sujets concrets, utiles pour la société et l’industrie. Un premier outil est le développement des « Material Hubs » qui regrouperont sur un thème précis les différents acteurs scientifiques, économiques, politiques et sociaux. Un exemple est déjà donné pour les batteries avec le hub « BatterieMaterial ». Différents hubs pourraient jouer un rôle important : le « Hub MaterialNeutral » sur le thème de l’efficacité et de la durabilité dans la gestion des ressources, ainsi que le « Hub MaterialVital » sur le thème de la bio-impression pour le secteur de la santé. Le BMBF s’engage aussi à développer de nouvelles plateformes de recherche en matériaux sur le modèle de ce qui a été fait avec les plateformes « matériaux hybrides » (HyMat) et « biomatériaux ». L’objectif de telles plateformes est de développer des matériaux ayant déjà acquis un certain degré de maturité technologique pour les rapprocher de la commercialisation en levant différents verrous (techniques, réglementaires, etc.). Des mesures ciblées sont aussi prévues pour favoriser la coopération entre les instituts de recherche extra-universitaires, les universités et l’industrie, notamment pour l’utilisation des infrastructures (laboratoires et instruments de pointe).

Un soutien continuera d’être porté aux PME via l’instrument « PME innovante : recherches sur les matériaux ». De mêmes les initiatives « NanoMatFutur » et « BattFutur » continueront de soutenir des jeunes chercheurs en leur permettant de former leur propre groupe de travail au sein de leur institut.

Le BMBF prévoit d’effectuer des appels d’offre ciblés en lien avec le numérique qui est appelé à jouer un rôle important. Des outils d’intelligence artificielle et de simulation numérique pourraient en effet permettre d’améliorer rapidement le développement de nouveaux matériaux. Dans ce cadre, la plateforme « MaterialDigital » continuera d’être développée, l’objectif étant de constituer une infrastructure décentralisée opérationnelle pour l’échange de données numériques sur les matériaux.

Ce document de référence indique donner une suite à cette réflexion au travers d’un processus de feuille de route nationale dirigé par le BMBF qui impliquera toutes les parties prenantes.

Rédaction : Vincent Cambay

Source : Communiqué du Ministère Fédéral de la Recherche et de l´Enseignement

https://www.bmbf.de/SharedDocs/Publikationen/de/bmbf/5/658278_Eckpunktepapier_zur_Foerderung_der_Materialforschung.pdf?__blob=publicationFile&v=3