Des essais pour des atterrissages plus lents

Des trajectoires d’approche plus lentes des avions permettent de générer moins de bruit et d’utiliser des pistes plus courtes. Ces avantages dépendent donc directement des surfaces portantes de l’appareil, en particulier des caractéristiques des volets hypersustentateurs.

 

Le Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR), en coopération avec Airbus et la soufflerie européenne supersonique (ETW) de Cologne (Rhénanie du Nord-Westphalie), s’implique ainsi dans une campagne d’essais en vol, en soufflerie et dans des simulations numériques, afin d’améliorer les performances de ces systèmes hypersustentateurs.

 

Début février ont eu lieu des essais dans l’ETW qui ont permis, grâce à des techniques de mesure laser, d’avoir une image de l’état des écoulements autour des volets dans les conditions de vol. Ces mesures ont été réalisées dans le cadre du projet HINVA (High-Lift In-flight Validation) [1]. Selon Rolf Henke, représentant du groupe aéronautique du DLR, « HINVA est un projet unique pour le développement des systèmes hypersustentateurs. Avec l’avion de recherche A320-ATRA, l’ETW et notre code de calcul TAU, le DLR a les moyens de mettre en oeuvre des méthodes de mesures innovantes ».

 

Mais la simulation informatique précise des systèmes hypersustentateurs reste complexe. Cord-Christian Rossow, directeur de l’Institut d’aérodynamique et de mécaniques des fluides du DLR, explique que « les capacités de calcul du DLR ont permis de réels progrès, en particulier grâce au centre C2A2S2E (Center for Computer Applications in Aerospace Science and Engineering). Pour une amélioration des modèles, des essais en soufflerie et en conditions réelles sont indispensables ».

 

Pour ce faire, l’ETW a été mis à profit. Des mesures sur un modèle d’A320 ont été réalisées en particulier par la méthode laser PIV (Particle Image Velocimetry). Ralf Rudnik, chef du projet HINVA, détaille les résultats : « avec la technique PIV, nous avons pu déterminer la vitesse de l’écoulement dans différentes zones critiques pour la portance. Cela peut nous mener à une meilleure compréhension des phénomènes limitant cette force ». Des essais ont été menés dans le cas de vols lents, une première mondiale selon le DLR. Les chercheurs ont donc à disposition de nombreux jeux de données pour comparer essais et simulation.

Le projet HINVA est financé dans le cadre du programme de recherche aéronautique IV du Ministère de l’économie et de l’énergie (BMWi). L’objectif est de mettre en commun les ressources pour que l’Allemagne joue un rôle important dans ce domaine de recherche, et d’améliorer les modèles pour faciliter le développement de futurs avions. En automne 2014 une nouvelle campagne sera mise en place.

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Pour en savoir plus sur le projet (en anglais) : http://www.etw.de/cms/uploads/pdf/JQ/Rudnik_et-al_12.pdf
– Ralf Rudnik, de l’Institut d’aérodynamique et de mécaniques des fluides du DLR – tél. : + 49 531 295 2410 – email : ralf.rudnik@dlr.de

 

Sources :

« Einmalige Windkanalversuche für langsamere Anflüge », communiqué de presse du DLR – 12/02/2014 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/ohmhl

 

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr