L’Institut Hasso Plattner reçoit un nouveau prix pour ses innovations en technologies de base de données utilisées dans la médecine personnalisée

Une nouvelle technologie de base de données développée à l’Institut Hasso Plattner (HPI, Potsdam, Brandebourg) a été récompensée pour la deuxième fois cette année : après le prix de l’innovation allemande en mars, elle reçoit en novembre 2012 le prix de l’innovation de Berlin-Brandebourg.

 
Conçue à l’origine pour l’analyse rapide de grandes quantités de données d’entreprise (et devenue la solution « Hana » de SAP), l’innovation technologique « In-Memory », basée sur le traitement direct de données en mémoire vive intégrée, est ici appliquée par l’HPI dans d’autres domaines tels que la médecine. Ainsi, le logiciel informatique « Oncolyzer » récompensé à Berlin fournit une plate-forme pour les oncologues afin de comparer statistiquement les données médicales des patients, et de les combiner en temps réel avec les plus récentes expertises de recherche afin de recommander un traitement adapté, tout cela sur de simples appareils mobiles tels que des iPads.

 
Le système fonctionne grâce à un logiciel de diagnostic et de traitement développé sur la base de données récoltées sur des milliers de patients antérieurs, de leurs caractéristiques physiologiques (bilan sanguin, passé médical, etc) et sociaux (âge, lieu d’habitation, habitudes à risques, etc.), de leurs symptômes originels, de l’historique de la maladie et des réponses aux traitements, puis intégrées pour donner aux médecins des probabilités d’évolution. En plus des nombreuses données empiriques fournies par l’hôpital de la Charité à Berlin et d’autres centres allemands, le logiciel inclut dans ses calculs les résultats de recherches académiques internationalement reconnues, compilées au fur et à mesure dans le programme. Dans le cadre de cette collaboration entre le HPI (centre de R&D soutenu par SAP et l’Université de Potsdam) et la Charité, des oncologues ont pu pour la première fois formuler des décisions de traitement basées sur ces informations statistiques générées en temps réel. « Oncolyzer examine et extrait des montagnes de données disponibles les informations pertinentes pour chaque cas. En quelques clics au chevet du patient, le médecin peut être conseillé statistiquement sur le type de traitement adapté, montrant la plus grande probabilité de réussite », soutient le Dr Matthieu Schapranow.

 
Du fait des vastes quantités de données médicales générées en différents lieux et en temps réel, l’utilisation conjointe du Cloud et des nouvelles technologies « en mémoire vive » permet désormais de faire progresser la médecine personnalisée de manière significative. Lors du Sommet mondiale de la santé, le 24 octobre à Berlin, le directeur du HPI Christoph Meinel a également présenté une évolution possible, par un projet appelé « HIG » pour « High-performance In-memory Genome », soit l’analyse génomique rapide à haute performance.

 
« Afin de rendre les traitements encore plus adaptés et surtout de prendre les bonnes décisions en toute connaissance du patient, on pourra à l’avenir tester rapidement son ADN afin de déterminer l’adaptation du traitement à ses données génétiques », affirme Christoph Meinel. Seulement, en plus des diversités subtiles de traitements possibles, chaque personne est porteuse d’environ 3,2 milliards d’informations génétiques en soi. C’est pour cela que le HPI utilise pour ce nouveau projet un testeur ADN relié à un supercalculateur incorporant 1.000 coeurs de processeurs, afin de rendre le rapprochement des données plus rapide. Si les médecins avaient auparavant besoin de plusieurs semaines pour recouper un diagnostic génétique à des données d’études médicales, la technologie et la base de données de HIG peuvent générer l’analyse du génome et les traitements adaptés en quelques secondes. Les mutations liées à la maladie sont mises en évidence et liées aux résultats les plus récents, épargnant aux oncologues de lourdes requêtes individuelles effectuées dans les bases de données scientifiques. Ensuite compilées dans une « base de génomes » au HPI, les médecins peuvent extraire des informations complémentaires pour chaque mutation décisive, comme la fréquence probable des mutations, les maladies liées, les contextes pharmacologiques adaptés ou les médicaments potentiels, ce qui permet une évolution progressive du traitement spécifique.

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

« Bilan du CeBIT 2012 : focus sur l’internet des choses et la sécurisation des données », BE Allemagne 563 – 14/03/2012 – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/69424.htm

 

Sources :

« Plattner-Institut: Innovationspreise für Datenbanktechnologie – Einsatz in personalisierter Medizin », dépêche idw, communiqué de l’Institut Hasso Plattner – 26/11/2012 – http://idw-online.de/pages/en/news509008

 

Rédacteurs :

Charles Collet, charles.collet@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr