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Rameau d’un plant de pin d’Alep placé dans un analyseur de gaz CO2 et H2O, serre de l’ONF, Cadarache

Rameau d’un plant de pin d’Alep, « Pinus halepensis », placé dans un analyseur de gaz dioxyde de carbone (CO2) et eau (H2O), pour mesurer la photosynthèse et la conductance stomatique durant une période de sécheresse en conditions contrôlées, réalisée dans les serres de l’Office national des forêts (ONF Cadarache).

Les scientifiques étudient ainsi les réactions des arbres au stress hydrique et leur récupération après la sécheresse. La sécheresse est l’un des principaux facteurs de mortalité chez les jeunes arbres, qui réagissent en limitant leur transpiration par la fermeture des stomates, de minuscules pores à la surface des feuilles, réduisant ainsi la perte d’eau. Toutefois, cette fermeture bloque aussi l’absorption du CO2, cruciale pour la photosynthèse et le développement de la plante.

Face à ce défi, les scientifiques cherchent à optimiser la réponse des plantes en exploitant des phytohormones et les interactions des racines des plantes avec les microorganismes du sol. L’objectif est de provoquer en serre une réaction plus adaptée au stress hydrique, préparant ainsi les plants à mieux s’ajuster une fois replantés en nature et confrontés à de nouveaux épisodes de sécheresse.

Le projet Bioversa + RESTORE – Les arbres du futur, un projet franco-allemand-brésilien pour penser l’adaptation des arbres au stress hydrique

La mortalité des jeunes arbres (moins de cinq ans) a fortement augmenté ces dernières années sous l’effet du changement climatique. Le projet Biodiversa + RESTORE – les arbres du futur étudie les impacts du changement climatique sur trois systèmes forestiers (forêts atlantique au Brésil, tempérée en Allemagne et méditerranéenne à l’O3HP), en vue de découvrir des schémas communs malgré les différences de contexte. Le projet associe les chercheurs de ces trois pays pour comprendre comment différentes essences d’arbres — méditerranéennes, tempérées et atlantiques — réagissent et peuvent être restaurées face à ces nouvelles contraintes.

Les scientifiques identifient des solutions naturelles pour la restauration de ces écosystèmes forestiers, notamment pour améliorer la tolérance des arbres au stress hydrique. Ces solutions s’appuient sur l’observation des interactions entre l’arbre et le sol. Dans les serres de l’ONF à Cadarache et sur des sites expérimentaux en Allemagne et au Brésil, les scientifiques observent la croissance, la physiologie et le système racinaire de jeunes arbres soumis à des conditions de stress hydrique.

Les propositions sont par exemple d’utiliser les phytohormones (une hormone qui permet aux arbres de réagir à la sécheresse) et des régulateurs, afin « d’entraîner » les arbres à réagir au stress hydrique. Les scientifiques analysent aussi les interactions plante-microbiome sur les cinq premiers centimètres du sol, car c’est là que sont enregistrés les alertes que lancent les arbres face au stress. Le microbiome joue un rôle vital pour les arbres et est au coeur de l’adaptation de l’arbre à son environnement.

Le sujet est triplement d’actualité pour le Service pour la science et la technologie

Le projet illustre concrètement une coopération scientifique internationale et en particulier franco-allemande, dans ce cas au service de la préservation des écosystèmes forestiers. À l’horizon de la COP 30, qui se tiendra au Brésil en novembre 2025, RESTORE apparaît comme un exemple de recherche collaborative mobilisant l’Europe et l’Amérique du Sud face à l’urgence climatique. Une coopération franco-allemande-pays tiers, essentielle pour bâtir des solutions partagées, au devant des défis climatiques. D’autres événements, en octobre et novembre, seront pour le SST l’occasion de mettre en avant des chercheuses et chercheurs dudit « Sud global » et leurs collaborations avec la France et l’Allemagne.

Le projet témoigne d’une alliance entre le monde végétal et le monde microscopique en relation avec leurs racines. A l’aube de la Fête de la science, dont le sujet sera cette année 2025 « Intelligences » et que le SST organisera pour la première fois en Allemagne, les interactions arbres-microbiome-humains rappellent que les intelligences sont loin d’être seulement humaines !

Le thème des forêts sera à l’agenda du ciné-débat organisé le 14 octobre à l’Institut français de Münich autour de la projection du Temps des Forêts, un film documentaire de François-Xavier Drouet de 2018 qui dénonce les effets de la « mal-forestation » et de la monoculture forestière.

Pour aller plus loin :

Le reportage photo complet « les arbres du futur », sur le site CNRS Images.
La vidéo du projet « les arbres du futur » en collaboration entre le CNRS et le journal Le Monde.

Crédits :

© Cyril FRESILLON / BIAM / CNRS Images
Programme : Biodiversa + RESTORE
Laboratoire : UMR7265 Institut Biosciences et Biotechnologie d’Aix – Marseille (AMU / CEA / CNRS)
Institut : CNRS Biologie.
Délégation : Provence – Corse
Référents scientifiques : SANTAELLA Catherine
Consultez cette photo et d’autres vidéos et photos sur le sujet sur CNRS Images.
Sources : notice CNRS Images

Rédaction : SST Berlin, Julie Le Gall
Mise à jour : 15 septembre 2025