Mise à jour : septembre 2018
Introduction/Synthèse
En Allemagne, pays fédéral, la grande majorité des décisions politiques concernant l’enseignement supérieur et la recherche revient aux Etats fédérés (“Länder“), tandis que les universités sont autonomes et libres de décider de leur stratégie dans le respect des lois qui les régissent au niveau des Länder : les « Landeshochschulgesetz – LHG ». Le gouvernement fédéral (“Bund“) peut néanmoins initier des projets nationaux dans ces domaines, et des projets et initiatives ont été mis en place au niveau fédéral pour répondre à des défis communs. L’autorité nationale représentante dans le ce domaine est le ministère fédéral de l’Education et de la Recherche (Bundesministerium für Bildung und Forschung, BMBF). Pour l’année 2020, le budget du BMBF s’élève à 18,3 milliards d’euros
La politique de recherche et d’innovation allemande est définie par la Stratégie High Tech qu’a lancé le gouvernement fédéral en 2006 dans le but d’atteindre les objectifs de Lisbonne (3% du PIB consacrés à la R&D en 2010). Cette stratégie avait trois objectifs :
- – favoriser le transfert technologique,
- – lier la recherche institutionnelle et l’industrie et
- – accroître la capacité d’innovation technologique, en particulier dans les secteurs d’avenir.
Suite aux résultats positifs liés à sa mise en œuvre sur la période initiale 2006-2009 (renforcement des investissements en R&D par l’industrie de +19 % entre 2005 et 2009, augmentation du nombre de chercheurs dans l’industrie, taux pour les dépenses de R&D atteignant 2,7 % du PIB en 2008), le gouvernement fédéral a décidé la poursuite du programme stratégique pour la période 2010-2020, la “Stratégie High Tech 2020” puis jusque 2025 avec la Stratégie High Tech 2025. Par rapport à la stratégie précédente, la HTS 2025 donne davantage de place aux nouvelles technologies dont les investissements sectoriels sont pensés coome allant de pair avec des investissements dans l’éducation et la formation. L’Allemagne souhaite également faire augmenter ses dépenses en R&D à 3,5% du PIB d’ici 2025.
La HTS 2025 comprend six grands défis sociétaux à relever :
- La santé et les soins médicaux (recherche contre le cancer, numérisation du suivi médical, recherche pharmaceutique, équipements de soins du futur)
- Développement durable, lutte contre le changement climatique, transition énergétique (lutte contre l’utilisation du plastique, diminution des émissions de gaz à effet de serre dans l’industrie, économie durable et circulaire, protection de la biodiversité)
- Mobilité durable, intelligente et sécurisée (électromobilité, voiture autonome, mise en réseau des différents modes de transport)
- Vie en zone urbaine et rurale (lutte contre le manque d’infrastructures, d’éducation, de santé, de vie culturelle en zone rurale, développement durable des villes, production agricole locale)
- Sécurité (civile, des données personnelles, cybersécurité)
- Industrie du futur (accompagner les transformations du monde de l’entreprise et du travail)
Trois compétences clés doivent être maîtrisées pour l’avenir :
- Renforcer les connaissances et les compétences allemandes sur les technologies clés (bases de données, intelligence artificielle, microélectronique, matériaux, systèmes de communication…)
- Développer des formations professionnelles adaptées aux évolutions du monde du travail.
- Assurer l’implication de la société dans la transition vers le numérique, véritable enjeu de société en Allemagne avec une méfiance vis-à-vis des services numériques, qu’ils soient publics ou privés
Trois moyens sont séléctionnés pour développer une culture de l’innovation
- Transferts de connaissances facilités de la recherche à l’innovation
- Développement des PME et des TPE
- Coopération européenne et internationale
Plus d’informations sur le site du BMBF
La politique d’innovation allemande
La politique d’innovation du ministère fédéral de l’économie et de l’énergie met l’accent sur deux points forts de l’Allemagne. Le premier est le célèbre « Mittelstand » allemand et les nombreux « champions cachés » qui en font partie. Ces entreprises familiales, caractérisées comme des PME selon la définition européennes sont des leaders mondiaux dans leurs créneaux respectifs, sur des marchés de niches et sont connues pour leur haut niveau d’expertise, par exemple les caméras numériques industrielles (Basler) ou les portes automatiques (Geze).
L’Allemagne compte environ 1500 PME dites « champions cachés » – c’est plus que n’importe quel autre pays dans le monde. Ce terme de « champions cachés » fait référence à des entreprises qui ont tendance à se concentrer sur les activités B2B (Business to Business) et ne sont donc pas des noms familiers. Ils produisent la technologie et l’équipement nécessaires pour créer des produits et des services de haute qualité, et via leur coopération avec des partenaires étrangers, contribuent à la compétitivité de ces derniers.