Universités et Initiative d´excellence
Les universités sont au cœur du système de recherche allemand. Les projets de recherche universitaires sont les récipiendaires des fonds de l’Agence allemande de moyens pour la recherche (Deutsche Forschungsgemeinschaft, DFG). Chaque université est représentée au sein de la Conférence des présidents d’universités (Hochschulrektorenkonferenz, HRK), dont le siège est à Bonn (Rhénanie du Nord-Westphalie).
Dans le but d’améliorer leur profil de recherche, les établissements ont eu recours à différentes stratégies : être sélectionnés comme « Université d’élite » dans le cadre de l’Initiative d’excellence (cf. infra), travailler plus étroitement avec les organismes de recherche extra-universitaires (cf. l’Institut de technologie de Karlsruhe – KIT, Bade-Wurtemberg), se regrouper au sein d’alliances d’établissements. La plus proéminente de celles-ci est l’alliance des neuf universités techniques allemandes les plus fortes en recherche (TU9) : Aix-la-Chapelle (Rhénanie du Nord-Westphalie), Berlin, Brunswick (Basse-Saxe), Darmstadt, Dresde, Université Leibniz d’Hanovre (Basse-Saxe), KIT, Munich, Université de Stuttgart.
Pour renforcer la recherche au sein des établissements d’enseignement supérieur, deux initiatives ont également été mises en place. En décembre 2014, les Lander et l’Etat fédéral se sont accordés pour prolonger ces initiatives jusqu’en 2020.
L’Initiative d’excellence
Lancée en 2005, l’Initiative d’excellence (« Exzellenzinitiative ») est un programme de financement visant à renforcer la recherche universitaire allemande et à créer des pôles universitaires de premier plan. Pour ce faire, elle s’articule selon trois axes:
- Le soutien au transfert de technologie, par la sélection de clusters d’excellence au sein d’universités ou d’organismes de recherche extra-universitaires collaborant avec l’industrie,
- Le soutien à l’excellence scientifique, via la sélection d’écoles doctorales,
- Le soutien à des « concepts d’avenir » des universités, également appelées « Universités d’élite », pour promouvoir la recherche universitaire de pointe.
Abondé à 75% par l’Etat fédéral, et à 25% par les Länder, ce programme s’étend sur une période totale de douze ans. Les financements accordés sont organisés selon deux phases:
- La première phase (2006-2011), qui a mobilisé 1,9 milliard d’euros (sélection de 39 écoles doctorales, 37 clusters et 9 concepts d’avenir)
- La seconde phase (2012-2017), qui a mobilisé 2,4 milliards d’euros (45 écoles doctorales, 43 clusters d’excellence et 11 concepts d’avenir).
L’initiative d’excellence devrait être poursuivie après l’échéance du dispositif actuel, en 2017. La nouvelle mouture devrait davantage encourager les coopérations entre universités, ainsi que les partenariats avec les organismes de recherche extra-universitaires et l’industrie (afin de promouvoir la recherche appliquée de pointe).
Le Pacte pour la recherche et l’innovation
Initialement mis en place sur la période 2006-2010, le Pacte pour la recherche et l’innovation avait pour but de dynamiser la recherche allemande et de permettre d’atteindre les objectifs européens de Lisbonne (3% du PIB consacrés à la recherche en 2010). Il engageait les Lander et l’Etat fédéral à augmenter d’au moins 3% chaque année leurs contributions aux grands acteurs de la recherche (Société Fraunhofer, Communauté Helmholtz, Société Max Planck, Communauté Leibniz et l’Agence allemande des moyens pour la recherche DFG).
Bien que l’objectif initial des 3% du PIB n’ait été atteint qu’en 2013, le pacte a eu un impact positif significatif sur le système de recherche allemand. Il a de ce fait été prolongé, et la hausse a été revue à 5% par an pour la période 2011-2015, représentant un total de 1,14 milliards d’euros de fonds supplémentaires. Parmi les réussites du pacte, on peut citer le développement des collaborations de recherche entre les grands organismes et les universités, ou la mise en place de programmes transdisciplinaires, qui encourageaient les organismes à collaborer entre eux (15 projets de recherche coopérative établis entre la Société Max Planck et la Société Fraunhofer).
Le nouvel accord prévoit, à partir de 2016, de faire croître de 3% par an les dotations de l’Etat fédéral aux organisations de recherche. L’objectif est d’assurer à ces dernières une visibilité financière jusqu’en à 2020.