Renforcement du financement de l’enseignement et de la recherche en Allemagne

 

Le budget 2012 du Ministère fédéral de l’enseignement et de la recherche (BMBF), voté le 25 novembre 2011, atteindra un niveau record avec 12,9 Milliards d’Euros, soit 11% d’augmentation par rapport à l’année précédente. A titre de comparaison, l’augmentation générale du budget de l’Etat n’est que de 400 millions d’euros. « C’est un élément constant de notre action gouvernementale que de renforcer l’enseignement et la recherche. Ainsi, nous assurons une croissance durable et nous améliorons la place de l’Allemagne dans la compétition globale pour l’innovation », a déclaré la ministre fédérale de la recherche, Annette Schavan. Le budget du BMBF est influencé par les trois grandes initiatives : le « Pacte 2020 pour l’enseignement supérieur » [1], l' »Initiative d’excellence » [2], et le « Pacte pour la recherche et l’innovation » [3].

Le pacte pour l’enseignement supérieur a été sensiblement augmenté au vu de l’augmentation du nombre d’étudiants [1] et de l’abandon des services militaire et civil voté en 2011. Les Länder recevront l’année prochaine 1,1 Milliards d’Euros et 5 Milliards d’ici à 2015 pour la réalisation de 335.000 places en plus pour les étudiants. Deux milliards d’Euros seront également investis d’ici à 2020 pour améliorer les conditions d’études, et le nombre de bourses sera fortement augmenté. « Notre but est clair : personne ne doit être empêché de faire des études pour des raisons financières », insiste Annette Schavan. L’augmentation du nombre des étudiants (plus d’un demi million de nouveaux étudiants cette année) est un excellent signal pour contrer la menace d’un manque de personnel technique dans certaines branches. Le BMBF agit également pour la reconnaissance des diplômes, avec une nouvelle loi sur le sujet. La formation professionnelle sera modernisée et renforcée : 185 millions d’Euros sont prévus à cet effet en 2012.

La recherche universitaire continuera à être développée grâce aux initiatives d’excellence (308 Millions d’Euros), et grâce au deuxième pilier du pacte pour l’enseignement supérieur. Les donations institutionnelles pour les équipements de recherche en dehors des universités et pour l’Agence allemande des moyens pour la recherche (DFG) va augmenter de 5% en 2012 pour atteindre 4,3 milliards d’Euros. Annette Schavan souligne que « C’est un investissement important dans la science et la recherche, qui est à la base de toutes les innovations et de ce fait un pilier de la puissance de l’Allemagne ». En soutenant des projets par sa Stratégie High-Tech, l’Allemagne se place en précurseur dans la recherche de solutions aux défis globaux dans les domaines du climat et de l’énergie, de la santé et de l’alimentation, de la sécurité, et de la communication. Les centres allemands pour la recherche médicale, qui visent à améliorer la prévention et la thérapie de maladies importantes pour la société, et pour la construction desquels 700 millions d’Euros sont prévus jusqu’en 2015, sont un exemple de ce positionnement.

La ministre se réjouit : « Notre stratégie décolle, notre trajectoire est la bonne: l’Allemagne a maintenu et étoffé avec succès sa place dans le groupe de pointe des systèmes scientifiques performants à l’échelle mondiale. Nous occupons de bonne heure et avec succès les nouveaux domaines de recherche ». Ainsi, le BMBF a présenté dans son sixième programme pour la recherche dans le domaine de l’énergie un nouvel agenda de recherche pour la transition énergétique, avec des initiatives transversales au sujet des technologies de stockage [5]. Les chercheurs allemands sont reconnus par des prix d’excellence internationaux, de nombreux chercheurs internationaux s’installent en Allemagne pour profiter des équipements de pointe. L’Allemagne se situe également à la troisième place pour les dépôts de brevets, derrière les Etats-Unis et le Japon. « Nous investissons dans le futur de notre pays », conclut Annette Schavan.

[1] En juin 2007, l’Etat fédéral et les Länder ont signé un « Pacte pour l’enseignement supérieur en 2020″. Il prévoyait de créer 91.000 places de plus en quatre ans (2007-2010) dans les établissements d’enseignement supérieur. Au terme prévu, 182.000 places supplémentaires avaient été créées. En 2009, la deuxième phase du Pacte pour l’enseignement supérieur a été lancée, qui prévoit 3,2 milliards d’euros d’investissements d’ici à 2018 et la création de 275.000 places d’études d’ici à 2015. Cela permettra notamment d’absorber environ 59.000 étudiants supplémentaires qui devraient affluer au cours des prochaines années du fait de la disparition du service militaire obligatoire, ainsi que ceux liés au passage à la scolarité en 12 ans (cf. note [4]).

[2] Dans le but d’accroître la flexibilité, la compétitivité et la qualité de sa recherche, l’Allemagne a choisi en 2005 de renforcer la recherche universitaire de et de créer des pôles universitaires d’excellence, ce qui a été mis en oeuvre par le programme d' »Initiative d’excellence ». Mené sous l’égide de la DFG et du Wissenschaftsrat (Conseil scientifique), ce programme de financement s’étend sur une première période de 6 ans (2006-2012) et mobilise la somme de 1,9 Md euros. Le soutien au transfert technologique est notamment renforcé par la sélection de pôles d’excellence ( » Excellenzcluster « ) au sein d’universités ou d’organismes de recherche extra-universitaires en relation avec l’industrie. Le soutien s’élève en moyenne à 6,5 M euros/an/cluster

[3] Le pacte pour la recherche et l’innovation a été mis en place en 2005 pour la période de 2006 à 2010, puis a été prolongé jusqu’en 2015. Ce pacte engage les Länder et l’Etat fédéral à augmenter leurs contributions aux grands organismes de recherche (Société Fraunhofer, Communauté Helmholtz, Société Max Planck, Communauté Leibniz et l’Agence allemande des moyens pour la recherche) d’au moins 3% chaque année, et de 5% à partir de 2011. De leur côté, les organismes de recherche se sont engagés à augmenter la qualité et l’efficacité de leurs activités de recherche. Un système de monitoring a été mis en place afin d’évaluer le respect des objectifs fixés par le pacte. « Pacte pour la recherche et l’innovation : 4ème rapport de Monitoring publié », BE Allemagne 488 – 24/06/2010

[4] Suite à une réforme éducative de certains Länder, dans lesquels la durée de la scolarité, qui était auparavant de 13 ans, a été réduite à 12, deux classes d’âges sont arrivées à l’université en même temps cette année.

Pour en savoir plus, contacts :

[5] Pour plus d’information sur le sixième programme pour la recherche énergétique, voir la note du Service scientifique et technologique de l’Ambassade de France à Berlin à ce sujet – 12/08/2011 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/tqiUV

Sources :

« Bundesregierung stärkt konsequent Bildung und Forschung », communiqué de presse du BMBF – 24/11/2011 – http://www.bmbf.de/press/3182.php

Rédacteurs :

Elodie Parisot, elodie.parisot@diplomatie.gouv.fr, – https://www.science-allemagne.fr

Origine : BE Allemagne numéro 550 (1/12/2011) – Ambassade de France en Allemagne / ADIT – http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/68354.htm