Sixième colloque sur les biopolymères de l’institut Fraunhofer IAP

Les biopolymères sont considérés comme une pièce essentielle dans le passage à une économie se basant sur des ressources durables. 2014-2015 est aussi une période clé puisque, selon les prévisions de l’Institut de bioplastiques et biopolymères de Hanovre [1], la capacité de production mondiale dans le domaine doit plus que doubler, passant de deux millions de tonnes à près de cinq millions à comparer toutefois aux 280 millions de tonnes, tous produits confondus, produites en 2011.

 

Dans le cadre de la « Grüne Woche », l’Institut Fraunhofer de recherche appliquée sur les polymères (IAP) de Potsdam (Brandebourg) organisait, le 23 janvier à Berlin, son sixième colloque sur le sujet « biopolymères. » Après l’intervention du directeur de l’IAP qui soulignait l’importance que pourrait avoir ces matériaux dans l’économie dans un avenir proche, un représentant de l’Agence des matières premières renouvelables (FNR) a confirmé cela en se basant sur son expérience. En effet, cette agence coordonne des projets pour le Ministère fédéral de l’alimentation, de l’agriculture, et de la protection du consommateur (BMELV). Les projets concernant ces matériaux représentent une somme de 20 millions d’euros.

 

L’introduction aux présentations plus scientifiques, visant à donner un aperçu de l’état de l’art dans le domaine, a été réalisée par Derek Gray de l’Université MacGill de Montréal (Canada). Il en a profité pour présenter les matériaux à nanoparticules de cellulose. De nombreux problèmes dans le contrôle du processus de production subsistent, mais les perspectives d’utilisation sont nombreuses, tant comme renfort dans des matériaux, que comme élément permettant de modifier la rhéologie de certains fluides.

 

Thomas Scheibel, professeur à l’Université Bayreuth (Bavière), a présenté ses résultats concernant la synthétisation de la soie d’araignée. L’Université, et la start-up AmSilk [2] qui a été créée pour développer l’idée, annoncent avoir tissé le premier fil ayant les mêmes caractéristiques mécaniques que la soie naturelle. Les travaux portent actuellement sur les applications, en particulier médicales. Par exemple, des solutions pour réduire le problème de rejet des implants peuvent profiter des nombreuses caractéristiques de cette soie : hypoallergénique et anti-inflammatoire [3].

 

Markus Biesalski de l’Université technique de Darmstadt (Hesse) a présenté ses derniers résultats dans le domaine des « papiers fonctionnels ». Par l’ajout de polymères spécifiques, le papier acquiert des propriétés adaptées à l’usage auquel il est destiné. Les propriétés envisagées vont de la sécurisation des données jusqu’à des tests biochimiques divers [4].

Bohumil Kasal de l’Institut Fraunhofer de recherche sur le bois (WKI) de Brunswick (Basse-Saxe) a présenté le marché du bois et son ralentissement en Europe occidentale. Il estime cependant que les tendances actuelles dans ce domaine sont prometteuses et permettraient de créer des matériaux aux propriétés intéressantes, comme des matériaux hybrides résistants au feu.

Niklas Garoff de l’entreprise suédoise Stora Enso a présenté les développements du marché de la lignine et l’ouverture d’une bio-raffinerie, un matériau qui pourrait permettre de remplacer certains plastiques dérivés de pétrole. Cependant, il a souligné la difficulté de son processus de fabrication et son prix encore très important.

Enfin Mathias Hahn, chercheur à l’IAP, appuie sa présentation sur le besoin de plastiques bio-sourcés. En effet, des prévisions de l’Office fédéral des matières premières montrent un besoin croissant de plastique et une offre de matières premières (dans ce cas-là, le pétrole) qui va aller en diminuant. C’est pourquoi Mathias Hahn et son groupe travaillent sur des processus de fabrication d’un plastique, le PLA, reposant sur l’usage de matières premières durable et écologique, dont le glucose.

[3] Ces recherches ont lieu dans le cadre du Centre de recherche coordonnée 840 (SFB) de l’Agence allemande de moyens pour la recherche (DFG) : Des nanosystèmes à une technologie mésoscopique.

[4] Ces recherches s’intègrent dans l’Offensive pour le développement de l’excellence scientifique et économique (LOEWE) qui a donné naissance au cluster d’excellence « Smart Interfaces – Understanding and Designing Fluid Boundaries » et au centre CSI (Center of smart interfacies).

 

Pour en savoir plus, contacts :

– [1] Pour ces prévisions et d’autres chiffres (en allemand) : http://redirectix.bulletins-electroniques.com/BxD1V
– [2] Pour plus d’informations sur cette start-up : http://www.amsilk.com/

 

Sources :

Présence du rédacteur au colloque

 

Rédacteurs :

Grégory Arzatian, gregory.arzatian@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr