Un système de communication amélioré pour les aéronefs

La possibilité de se connecter à internet lors de certains vols n’est plus un luxe et les compagnies aériennes équipent de plus en plus leurs flottes pour fournir ce service à leurs voyageurs. Toutefois, il n’a jusqu’à présent pas été question d’intégrer la communication liée au pilotage aux nouvelles possibilités ouvertes par cette connexion, cette communication se faisant principalement de manière analogique. Le Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR) a testé un nouveau système permettant de lier ces technologies. Un appareil unique combine l’ensemble des communications numériques et analogiques, au sol et par satellite. Des informations plus détaillées sur la météo ou l’état du trafic à l’aéroport d’arrivée peuvent être communiquées, ce qui accroît la sécurité.

 

Le projet, baptisé SANDRA, est soutenu par 30 partenaires internationaux. Dans ce cadre, le DLR est responsable du développement des technologies de communication ainsi que de la phase d’essai en vol. Le projet dans son ensemble est géré par l’entreprise italienne Selex ES S.p.A. « Les avions de ligne commerciaux étaient jusqu’à maintenant équipés de différents boîtiers communicant avec le sol par haute et ultra haute fréquence ou par satellite, une technologie qui n’a pas changé depuis des dizaines d’années », explique Simon Plass, de l’Institut pour la communication et la navigation au DLR à Oberpfaffenhofen (Bavière). « Dans ce projet, nous avons développé un système qui rassemble tous les systèmes de communication externe en un seul appareil. » Le système a été testé dans des conditions de vol sur l’avion d’essai du DLR, un Airbus A320 modifié. Les essais ont démontré une bonne flexibilité de l’échange d’informations entre le personnel au sol et le poste de pilotage.

 

« Nous sommes habitués depuis quelques années à disposer d’un accès internet par smartphone depuis quasiment n’importe où, que ce soit par le réseau mobile, Wi-Fi, ou Bluetooth. C’est cette même flexibilité que nous souhaitons adapter à la communication aérienne », continue Simon Plass. Les pilotes ne communiqueront plus uniquement par signal haute-fréquence avec les régulateurs aériens, ils pourront également disposer d’une communication par voix sur IP et échanger des informations sur le meilleur canal disponible à un temps donné. Un échange automatique de données est alors également possible entre les aéronefs en vol et les stations au sol.

 

Simon Plass souligne que les nouvelles technologies sont compatibles avec celles déjà existantes. L’interopérabilité est donc totale. Le système se connecte sur le canal disponible le plus rapide ; le pilote peut également décider de communiquer uniquement de manière analogique. Le chercheur explique sa vision du futur de l’aéronautique où « dans son cockpit, le pilote a accès de la même manière qu’au sol aux données, notamment en ce qui concerne la météo ou le trafic aérien. Les corrections automatiques de trajectoires pour contourner des difficultés seront plus faciles. »

 

Dans le cadre de ce projet, une infrastructure au sol a en outre été développée en collaboration avec des chercheurs français, sur le site de Toulouse-Blagnac. L’objectif est de permettre une transmission continue de données lors du passage d’une station au sol à une autre.

 

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

Miriam Kamin, Centre allemand de recherche aérospatiale (DLR), site d’Oberpfaffenhofen – tél. : +49 8153 28 2297

 

Sources :

« Neue Kommunikationswege am Himmel: DLR-Forschungsflugzeug ATRA testet ganzheitliches Kommunikationssystem », communiqué de presse du DLR – 27/06/2013 – http://redirectix.bulletins-electroniques.com/Bj1T3

 

Rédacteurs :

Aurélien Filiali, aurelien.filiali@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/