Acceptation de la transition énergétique allemande : de l’importance de l’équité

Le Ministère fédéral de l’éducation et de la recherche (BMBF) vient de lancer un programme de soutien d’un montant de 30 millions d’euros, intitulé « Transformation du système énergétique à la fois respectueuse de l’environnement et socialement durable ». Le projet collectif « L’acceptation sociale de la transition énergétique », coordonné par l’Université technique de Clausthal (Basse-Saxe) [1], sera financé au cours des trois prochaines années à hauteur de 900.000 euros. C’est dans ce cadre que le sous-projet « Aspects philosophiques et comportementaux » du Centre de politique sociale (ZeS) et de l’Institut de philosophie de l’Université de Brême a été doté de 400.000 euros.

 

Le changement climatique est considéré comme l’un des défis majeurs pour l’humanité. La transition énergétique décidée en Allemagne ne conduit pas seulement à une transformation technologique du système énergétique, mais a aussi pour résultat une augmentation du prix de l’énergie pour les ménages. Les travaux de recherche en sciences sociales sur l’aspect comportemental montrent que l’acceptation sociale d’une réforme telle que la transition énergétique est en grande partie déterminée par la perception d’équité dans la répartition des charges individuelles.

 

L’objectif du sous-projet est de mieux comprendre l’acceptabilité sociale de la transition énergétique sur la base des préférences individuelles. Contrairement aux sondages, qui portent sur les points de vue, c’est ici le comportement en termes de consommation réelle d’énergie des ménages qui est pris en compte, via des observations issues d’expériences économiques sur le terrain et avec l’aide d’un panel de consommateurs d’énergie, constitué par l’Institut de recherche économique de Rhénanie du Nord-Westphalie (RWI, Essen), organisme partenaire.

 

Au vu des réactions des ménages aux différents mécanismes de financement de la transition énergétique, des conclusions en termes de politique économique pour la transition énergétique doivent être tirées. Outre l’efficacité économique du mécanisme financier, c’est surtout l’aspect équitable du financement qui est au premier plan, c’est-à-dire la question de savoir comment le fardeau financier de la transition énergétique peut être réparti aussi équitablement que possible et en évitant les difficultés sociales (la précarité énergétique en particulier).

 

[1] Parmi les partenaires du projet, outre l’Université technique de Clausthal, l’Université de Brême et l’Institut de recherche économique de Rhénanie du Nord-Westphalie, se trouvent la Fédération des Centrales de consommateurs, la Fédération allemande des industries de l’énergie et de l’eau (BDEW), la Confédération allemande des syndicats (DGB) ainsi que plusieurs fournisseurs d’énergie.

 

 

 

 

Pour en savoir plus, contacts :

Kristin Bothur – coordinatrice de recherche, Centre de politique sociale, Université de Brême – tél. : +49 421 218 58503 – email : kbothur@zes.uni-bremen.de

 

Sources :

« Effizienz und Gerechtigkeit der Energiewende », dépêche idw, communiqué de presse de l’Université de Brême – 11/06/2013 – http://idw-online.de/pages/en/news537802

 

Rédacteurs :

Hélène Benveniste, helene.benveniste@diplomatie.gouv.fr – https://www.science-allemagne.fr/